Plus forte hausse de l'indice suisse, SMI, Credit Suisse rebondit de 25,87% à 2,136 francs suisses après avoir vu près d'un quart de sa capitalisation s'envoler hier. La banque suisse a obtenu mercredi soir le soutien des autorités suisses et va emprunter jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,6 milliards d'euros) auprès de la Banque nationale suisse. Ce soutien va lui permettre de gagner du temps pour prendre des mesures de restructuration plus radicales que prévu jusqu'à présent, expliquent les analystes.

La chute boursière de Credit Suisse a créé un choc particulièrement important car elle fait partie des 30 banques désignées comme systémiques au niveau mondial.

Accumulant les déboires financiers depuis plusieurs années et en pleine restructuration, Credit Suisse a dévissé car la Saudi National Bank, son premier actionnaire avec 9,88% du capital, n'envisage pas d'engager plus d'argent pour la soutenir, selon une interview du président de la banque saoudienne à Bloomberg.

Ces derniers jours, la faillite de plusieurs banques aux Etats-Unis, dont la Silicon Valley Bank coulée par un " bank run ", avaient alimenté les craintes de contagion dans le secteur. En Europe, les inquiétudes des investisseurs se sont focalisées sur Credit Suisse du fait de ses difficultés, dont d'importantes fuites de capitaux.

Credit Suisse "satisfait aux exigences en matière de capital et de liquidités imposées aux banques d'importance systémique", ont indiqué les autorités suisses. "En cas de besoin, la BNS mettra des liquidités à la disposition de Credit Suisse", précise leur communiqué.

"  Grâce à cette garantie de liquidité, nous ne pensons pas que Credit Agricole connaîtra un problème de liquidité ou de capital ", explique Kepler Cheuvreux, ce qui devrait réduire la pression sur le secteur.

Pour JPMorgan, le statu quo n'est cependant plus une option en raison des risques de contrepartie, qui ont commencé à émerger. La banque évoque trois scénarios, dont la fermeture de la banque d'investissement pour un coût de 10 milliards de francs suisses. Le second scénario consisterait en une intervention de la Banque nationale suisse, en garantissant tous les dépôts ou en injectant des fonds propres pour donner à l'établissement le temps de se restructurer. L'analyste évoque enfin le rachat de Credit Suisse par une de ses concurrentes et plus vraisemblablement UBS. Il juge cette dernière option la plus probable.