Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales étaient en baisse jeudi, assimilant avec difficulté une salve d'indicateurs dans les grandes économies mondiales confirmant une fois de plus la pression de l'inflation et du ralentissement économique.

L'Europe s'enfonçait dans le rouge: Paris reculait de 2,14%, Londres de 1,73% et Francfort de 2,38% vers 07H15 GMT (09H15 HEC).

En Asie, Tokyo a conclu en perte de 1,54%. Hong Kong reculait de 0,62% mais Shanghai rebondissait (+1,10%) au moment des derniers échanges.

La dernière séance du trimestre, qui s'annonce nettement rouge pour presque tous les indices mondiaux, est chargée avec de nombreux indicateurs qui confirment à la fois le ralentissement de l'activité économique et les tensions inflationnistes.

La piètre performance des indices entre avril et juin "s'explique en grande partie par la crainte des investisseurs que les hausses de taux en cours" par les banques centrales pour lutter contre l'inflation "ne finissent par entraîner une récession", estiment les économistes de la Deutsche Bank.

Par exemple, la production industrielle au Japon a chuté de 7,2% en mai sur un mois selon des données préliminaires, son plus fort recul depuis deux ans sur fond d'importantes perturbations des chaînes d'approvisionnement aggravées par les confinements en Chine.

Petite satisfaction toutefois, l'activité manufacturière ainsi que celle dans les services en Chine ont rebondi en juin, une première depuis février dans les services, grâce à l'assouplissement des restrictions anti-Covid, notamment à Shanghai et dans sa région.

Dans les économies occidentales, c'est l'inflation qui focalise l'attention des marchés. En France, les prix ont accéléré leur hausse, à 5,8% sur un an en juin, contre 5,2% en mai.

Les investisseurs attendent désormais la publication par le département américain du commerce des dépenses de consommation pour mai, un poste vital pour l'économie américaine, d'autant plus que deux indicateurs de la confiance des consommateurs ont beaucoup inquiété les investisseurs ces derniers jours.

Mais ils seront encore plus attentifs à l'indice PCE des prix à la consommation, le baromètre favori de la banque centrale américaine (Fed) pour mesurer l'inflation.

Mercredi, le président de la Fed Jerome Powell a répété sa conviction que l'économie américaine est en "bonne forme" et devrait encaisser le virage monétaire sans verser dans la récession, ce dont doutent de nombreux analystes.

"C'est notre objectif et nous pensons qu'il existe des moyens d'y parvenir", a dit M. Powell qui a également reconnu au cours d'un séminaire de la Banque centrale européenne que "nous comprenons mieux maintenant à quel point nous comprenons peu" l'inflation.

Alibaba mise sur Hello Kitty

Le japonais Sanrio, maison mère du personnage Hello Kitty, a flambé de 13,75% après l'annonce d'un accord avec une filiale du géant chinois Alibaba pour lui céder les droits exclusifs de fabrication et de vente sur le marché chinois de produits mettant en scène 26 personnages du groupe, dont Hello Kitty. Sanrio a cependant précisé ne s'attendre qu'à un impact financier mineur pour l'exercice en cours.

Uniper suspend ses prévisions

L'énergéticien allemand Uniper chutait de plus de 15% à l'ouverture après avoir suspendu ses prévisions de résultats pour l'année, invoquant les tensions sur le gaz et notamment la baisse des volumes envoyés en Allemagne par Gazprom.

Du côté du pétrole et des devises

Le pétrole restait stable avant une réunion des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés de l'OPEP+, dont les analystes n'attendent pas d'annonce. Début juin, le cartel avait accepté d'augmenter un peu ses quotas de production.

Le baril de Brent de mer du Nord a échéance août reculait de 0,31% à 115,90 dollars et celui de WTI à même échéance de 0,04% à 109,72 dollars.

L'euro avançait de 0,20% à 1,0463 dollars.

Le bitcoin chutait de 3,60% à 19'470 dollars.

afp/rq