Actualisé avec clôture du pétrole et de Wall Street

NEW YORK (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont terminé en baisse vendredi, la faillite de la banque américaine SVB et une crainte de contagion l'emportant sur un rapport sur l'emploi mitigé.

En Europe, les indices ne sont pas parvenus à rattraper leurs pertes du début de séance: Paris a reculé de 1,30%, Francfort de 1,31%, Londres de 1,67%.

A New York, le Dow Jones a perdu 1,07%, l'indice Nasdaq a lâché 1,76% et l'indice élargi a cédé 1,45%.

La séance a été rythmée par les déboires de l'établissement californien Silicon Valley Bank (SVB), dont la cotation a été suspendue avant l'ouverture.

En fin de matinée, l'agence américaine de garantie des dépôts, la FDIC, a annoncé avoir pris le contrôle de la banque, ce qui revient à une faillite.

Soumis à des retraits importants de clients, dont beaucoup de start-ups et de fonds de capital-investissement du secteur technologique, SVB ne sera pas parvenue à lever des capitaux pour renforcer son bilan comme elle l'avait annoncé mercredi.

Ebranlées par ce développement, plusieurs banques de taille moyenne ou régionales ont souffert vendredi, fuies par des investisseurs méfiants.

Après des fortes baisses des banques américaines jeudi, les banques européennes ont à leur tour souffert. Société Générale a perdu 4,49% à Paris, Deutsche Bank 7,35% à Francfort.

Les actifs spéculatifs comme les cryptomonnaies étaient aussi délaissés: le bitcoin est passé sous 20.000 dollars, à 19.933 dollars (-1,89%).

Les taux obligataires, qui évoluent dans le sens inverse du prix des obligations, chutaient - signe d'une ruée des investisseurs vers les actifs refuges.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est tombé à 3,68%, son plus bas niveau depuis près d'un mois, contre 3,90% la veille en clôture.

"C'est le second jour d'inquiétude autour du secteur bancaire, avec des questions sur le fait de savoir si ceci représente un risque systémique", a commenté Angelo Kourkafas, d'Edward Jones. "La réponse est probablement non, mais la confiance (des investisseurs) est un peu ébranlée."

Signe d'un net regain de nervosité, l'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, est remonté vendredi à un niveau plus observé depuis quatre mois.

Pour l'analyste, ce développement et l'indicateur macroéconomique du jour "montrent que l'on commence à sentir l'effet du resserrement monétaire de la Fed sur les marchés et l'économie".

Avant l'ouverture, le ministère américain du Travail avait ainsi fait état de 311.000 créations d'emplois en février, soit plus que les 225.000 attendus, mais aussi d'un taux de chômage en hausse, à 3,4% contre 3,6% en janvier.

Par ailleurs, le salaire moyen a progressé de 0,2% sur un mois, soit moins que les 0,3% projetés par les économistes, qui était le chiffre enregistré en janvier.

Ce tableau d'une économie américaine secouée par la remontée des taux d'intérêts devrait pousser la Réserve fédérale à renoncer à une hausse d'un demi-point de son taux directeur lors de sa prochaine réunion, hypothèse évoquée, cette semaine, par son président, Jerome Powell.

"Tant que l'on ne voit pas une flambée d'inflation" dans le rapport CPI sur l'évolution des prix à la consommation en février, attendu mardi, "la Fed devrait rester sur un rythme de hausses d'un quart de point" de pourcentage par réunion, a avancé, dans une note, Edward Moya, d'Oanda.

Du côté des devises et du pétrole

Sur le marché des changes, le dollar reculait face aux autres monnaies après le rapport sur l'emploi américain ramenant l'espoir que la Fed ne soit pas trop agressive lors de sa prochaine réunion, les 21 et 22 mars.

La livre prenait 1,22% à 1,2028 dollars vers 21H35 GMT, et l'euro 0,54% à 1,0639 dollar.

Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi, tractés par un rebond technique ainsi que par le rapport sur l'emploi.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a gagné 1,45%, pour clôturer à 82,78 dollars. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en avril, il s'est apprécié de 1,26%, à 76,68 dollars.

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