Zurich (awp) - Le groupe bancaire privé EFG International a pâti du contexte de marché difficile pour le secteur et enregistré un léger recul de son produit d'exploitation au premier semestre. Le bénéfice a fondu de plus de moitié en raison notamment de coûts spéciaux et de provisions liées à la reprise de la banque tessinoise BSI.

Ces résultats sont tout de même supérieurs aux prévisions des analystes, qui avaient craint un résultat encore plus mauvais. L'action a fait un bond en avant.

Le bénéfice net après minoritaires a baissé de 54% sur un an à 22,3 mio CHF. Corrigé des effets spéciaux, celui-ci s'est monté à 38,1 mio CHF, contre 44,1 mio un an auparavant. Les coûts et provisions liés à la reprise de BSI se sont montés à 6,1 mio, le programme de réduction des coûts à 3,8 mio et les coûts d'avocats et de procédure à 4,5 mio.

Le produit d'exploitation s'est contracté de 3% à 341,7 mio CHF, entravé par une baisse de l'activité clientèle ainsi que des effets de change. De plus, le produit provenant du portefeuille d'assurance-vie s'est révélé négatif (-0,8 mio CHF). La marge brute a baissé en conséquence à 84 points de base (pb) des AuM, après 87 pb l'année précédente.

Les charges ont augmenté de 1% à 298,6 mio CHF, avec à la clé une détérioration du rapport coûts/revenus, passé à 86,9%, après 83,3%.

Les avoirs de la clientèle (AuM) ont diminué de 3% par rapport à fin 2015, pour s'inscrire à 80,6 mrd CHF. Ce recul est à mettre sur le compte d'effets de change négatifs liés au Brexit, étant donné l'importance du marché britannique pour EFG International, ainsi qu'à une évolution défavorable des marchés.

Concernant l'argent frais, un reflux de 0,1 mrd CHF, après 0,3 mrd un an auparavant, a pu être observé. L'afflux net de nouveaux capitaux au premier trimestre est jugé "décevant", avant qu'une dynamique positive ne s'observe sur la plupart des régions vers la fin du deuxième trimestre, a commenté la banque.

Pour ce qui est de la mise en oeuvre du programme de réduction des coûts, la banque prévoit de dépasser son objectif de 30 mio CHF et de suppressions de 200 emplois.

BSI MOINS CHER QUE PRÉVU

La reprise de BSI annoncée en février est en avance sur le calendrier. La retenue de 95 mio CHF sur des bénéfices de BSI considérés comme indûment réalisés et décidée en mai par l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), à laquelle s'ajoute l'amende de 10 mio CHF infligée par le régulateur singapourien (MAS), conduiront à un prix d'achat plus faible, a déclaré le directeur financier (CFO) Giorgio Pradelli. La finalisation de l'acquisition de BSI reste attendue au quatrième trimestre.

Le patron Joachim Strähle a indiqué à AWP que le gros des coûts engendrés par le rachat de BSI interviendra en 2017.

Les analystes se sont dit soulagés des résultats réalisés. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) évoque "des chiffres en ordre", les recettes s'avérant "étonnamment robustes". UBS évoque même des résultats "meilleurs qu'attendu".

Kepler Cheuvreux abonde dans ce sens. Même si le bénéfice s'est avéré plus faible que dans d'autres banques, le résultat n'est finalement pas aussi décevant qu'anticipé par le marché.

Vontobel déplore l'absence de mise à jour des données financières de BSI relatives à l'ampleur des reflux liés aux problèmes connus à Singapour.

A la Bourse suisse, le titre EFG International s'est vite placé tout en haut du classement, et y est resté jusqu'à la fin de la séance, terminant sur une envolée de 34,9% à 5,03 CHF, alors que son indice de référence (SPI) a terminé quasiment à l'équilibre (+0,01%). Depuis le début de l'année, le titre a toutefois perdu près de deux tiers de sa valeur.

fah/buc