PARIS (Reuters) - L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé mercredi avoir validé le programme de contrôle élaboré par EDF pour régler les problèmes de corrosion constatés sur certains réacteurs du parc français.

L'ASN précise dans un communiqué considérer "que la stratégie d'EDF est appropriée compte-tenu des connaissances acquises sur le phénomène et des enjeux de sûreté associés", tout en signalant que le contrôle du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Belleville (Cher), prévu en 2024, "est trop tardif".

Après avoir détecté fin 2021 ce phénomène, qui se traduit par des microfissures sur des tuyauteries de systèmes de sécurité, EDF a procédé ces derniers mois à l'arrêt ou à la prolongation d'arrêts de 12 réacteurs - sur les 56 que compte le parc français - pour réaliser des examens approfondis et procéder à des réparations, ce qui a conduit le groupe à revoir à la baisse à trois reprises ses perspectives de production pour 2022.

Sur la base d'un programme de contrôles de l'ensemble du parc, EDF avait estimé en mai que, pour 2022, il n'était pas nécessaire d'anticiper de nouveaux arrêts de réacteurs pour réaliser ces contrôles.

L'ASN précise dans son communiqué que, au vu du caractère évolutif des connaissances sur ce phénomène, "le programme de contrôle devra être adapté si les contrôles ou analyses mettent en évidence des éléments nouveaux".

Conjugués à des travaux de maintenance, les problèmes de corrosion contribuent à une faible disponibilité du parc nucléaire français - inférieure à 50% - et renforcent les inquiétudes sur l'équilibre entre offre et demande d'électricité pour l'hiver 2022-2023 alors même que le secteur de l'énergie en Europe traverse une grave crise liée à la menace d'une rupture d'approvisionnement en gaz russe, sur fond de guerre en Ukraine.

Le gouvernement français a annoncé le 19 juillet son intention de monter à 100% du capital d'EDF pour un montant de 9,7 milliards d'euros et de le retirer de la cote, ce qui donnera à l'exécutif les coudées franches pour diriger le groupe afin notamment de lancer la construction de six réacteurs de technologie EPR2 d'ici 2050, comme annoncé par Emmanuel Macron en février.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a cependant estimé ces derniers jours qu'EDF, par ailleurs en quête d'une nouvelle direction, devait en priorité redresser la production de son parc historique.

A 9h34, le titre EDF progressait de 0,8% à la Bourse de Paris.

(Reportage Benjamin Mallet, rédigé par Myriam Rivet; édité par Jean-Michel Bélot)