Ajoute reconduction de la grève dans l'énergie, vols supprimés, trafic SNCF pour ce weekend

PARIS (awp/afp) - Paris sous les poubelles, deux raffineries menacées d'arrêt et une grève qui continue à la SNCF: le passage en force du gouvernement sur les retraites a relancé la combativité de certains secteurs, alors qu'une journée noire se profile dans le métro parisien jeudi 23 mars.

Grève reconduite à la SNCF, vols supprimés lundi

Dans le ciel, le trafic devrait rester sans nuage ce weekend, mais des suppressions de vols sont attendues dès lundi: la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d'annuler lundi 30% de leurs vols à Paris-Orly et 20% à Marseille-Provence (sud-est), pour cause de grève des contrôleurs aériens.

Sur le rail, en revanche, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont appelé à maintenir la grève reconductible qui a démarré le 7 mars. Le prochain temps fort "est attendu jeudi 23 mars, sauf si une motion de censure contre le gouvernement est adoptée ou la réforme est retirée", selon Didier Mathis, secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire.

Le trafic ferroviaire a été modérément perturbé vendredi avec notamment 2 TGV sur 3, et 1 TER sur 2.

Pour ce week-end, il s'améliore légèrement. En région parisienne, il y a du mieux également, mais plusieurs lignes de banlieue restent perturbées.

Les Parisiens doivent s'attendre à "une journée noire" dans le métro jeudi prochain, selon FO-RATP, premier syndicat chez les conducteurs.

Deux raffineries menacées d'arrêt

A Gonfreville-l'Orcher, dans la Manche, les salariés grévistes de TotalEnergies "ont haussé le ton", selon Eric Sellini, coordinateur CGT. "Les principales unités commenceront à s'arrêter à partir de demain (samedi)" et "normalement, la raffinerie sera arrêtée ce week-end ou lundi au plus tard", a-t-il prévenu.

La menace d'un arrêt des raffineries est brandie par la CGT pour in fine assécher les stations-service. Stopper une raffinerie est complexe, la direction peut s'y opposer.

Près de Marseille, la raffinerie de Petroineos où le travail avait repris jeudi, est menacée d'arrêt total "au plus tard lundi après-midi", selon Sébastien Varagnol, délégué CGT. "Les expéditions de carburant sont arrêtées cet après-midi (vendredi), et ce week-end, on prépare l'arrêt total des installations, qui aura lieu au plus tard lundi après-midi", dit-il.

La raffinerie Esso près du Havre, en revanche, a repris le travail la semaine dernière.

Electriciens et gaziers toujours en grève

Réunis vendredi, les syndicats CGT de l'énergie ont décidé de "renforcer partout" le mouvement la semaine prochaine et d'appeler à "la reconduction de la grève et à la perturbation maximum du travail", selon Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT Energie.

Baisses de production, coupures ciblées et actions de gratuité seront toujours au rendez-vous.

Le mouvement s'est un peu durci côté gaz, dans les onze sites de stockage souterrains de gaz de Storengy, dont le plus important à Chémery (Loir-et-Cher) a été mis à l'arrêt pour les grévistes, sans conséquences pour les clients, selon la direction.

Les trois terminaux méthaniers d'Elengy, autre filiale d'Engie, sont toujours en grève, contrairement à celui de Dunkerque, opéré par le belge Fluxys, selon la direction.

Côté électricité, les baisses de production se sont poursuivies vendredi (6.260 MW à 16H00 selon EDF), sans impact sur les clients mais affectant les finances d'EDF.

Pas de remorqueurs au port du Havre

Au Havre, les marins et officiers CGT de la société Boluda sont restés à quai vendredi, perturbant considérablement toute l'activité du port. Dans la pratique, les porte-conteneurs, méthaniers, gaziers ou pétroliers, qui ont besoin d'un, voire deux ou trois remorqueurs pour entrer ou sortir du port, ne sont plus pris en charge.

A Calais, le trafic des ferries vers la Grande-Bretagne a été complètement à l'arrêt vendredi matin.

10.000 tonnes de poubelles non collectées à Paris

A Paris, 10.000 tonnes de poubelles s'entassent toujours sur les trottoirs, selon la mairie. Un ordre de réquisitions des éboueurs a bien été signé par la préfecture de police de Paris pour permettre le ramassage mais "aucune benne n'est sortie", selon la mairie, dans les arrondissements où la collecte est normalement assurée par des agents municipaux.

Selon la CGT, 95% des salariés du site de traitement d'Ivry et 100% des chauffeurs des deux garages étaient en grève ce vendredi. Concernant les éboueurs, aucun chiffre de grévistes n'a été communiqué de source syndicale.

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