Madrid (awp/afp) - Le groupe de BTP et de gestion d'infrastructures Ferrovial, principal actionnaire de l'aéroport de Londres Heathrow, a vu son bénéfice s'envoler de 147% l'an dernier, grâce à l'envolée du trafic aérien et à une hausse de fréquentation de ses autoroutes.

Le géant espagnol, qui a transféré mi-juin son siège social aux Pays-Bas, a dégagé sur l'ensemble de l'année 460 millions de bénéfices nets, contre 186 millions d'euros à la même période de 2022, selon les résultats publiés mardi par l'entreprise.

Son chiffre d'affaires a quant à lui atteint 8,51 milliards d'euros, soit 13% de plus que l'année précédente.

Ces résultats sont supérieurs aux attentes des analystes interrogés par Factset, qui tablaient sur 8,4 milliards d'euros de chiffre d'affaire pour 305 millions d'euros de bénéfice net.

Ferrovial, qui détient un vaste portefeuille d'actifs à travers le monde, explique cette dynamique par la hausse du trafic sur ses autoroutes, notamment aux États-Unis.

Il attribue également ces résultats à la forte progression de l'activité dans ses aéroports, à commencer par Heathrow, où 79,2 millions de passagers ont transité l'an dernier. Ce chiffre, en hausse de 28% sur un an, figure au troisième rang des plus élevés de l'histoire de cet aéroport.

La branche "construction" de Ferrovial, enfin, a connu des performances solides, avec un chiffre d'affaires en hausse de 9,9% à périmètre constant, malgré l'arrivée à leur terme de plusieurs chantiers importants aux États-Unis.

Ces résultats surviennent trois mois après l'annonce par le groupe espagnol de la vente des 25% qu'il possède dans l'aéroport d'Heathrow au Fonds public d'investissement saoudien (FIP) ainsi qu'au fonds d'investissement français Ardian, pour 2,7 milliards d'euros.

Cette opération est cependant menacée, un groupe de petits actionnaires détenant 35% de l'aéroport londonien ayant depuis indiqué vouloir bénéficier d'un "droit d'accompagnement", leur permettant de se joindre à la transaction et de vendre leurs actions aux mêmes conditions que Ferrovial.

Selon des médias espagnols, d'autres acheteurs potentiels ont été approchés ces dernières semaines, dont le fonds souverain d'Abou Dhabi Mudabala, afin de permettre la vente d'une part plus importante d'Heathrow et de sauver l'opération. Mais l'issue de ces démarches reste incertaine.

La vente d'Heathrow doit en théorie permettre à Ferrovial d'accroître ses investissements aux États-Unis, marché considéré comme stratégique par le groupe. C'est d'ailleurs pour bénéficier de conditions plus favorables à son déploiement aux États-Unis que le groupe espagnol a justifié le transfert, annoncé voilà un an, de son siège social aux Pays-Bas.

afp/rp