Paris (awp/afp) - Le distributeur Casino a connu une nouvelle semaine noire en Bourse, achevée sous les six euros l'action vendredi, après la dégradation de sa note par l'agence de notation Moody's et alors que sa maison mère, Rallye, a annoncé vouloir si possible renégocier son plan de sauvegarde.

A la clôture, le titre Casino qui s'échangeait encore autour de 23 euros en janvier 2022, ne valait plus que 5,63 euros après une nouvelle journée de forte baisse (-16,11%) vendredi.

La déconfiture de l'action du distributeur d'origine stéphanoise est notamment intervenu après que sa maison mère Rallye, qui détient 51,7% de son capital (61% des droits de vote), a annoncé mercredi soir qu'elle allait "se rapprocher de ses créanciers", afin d'"examiner les possibilités et les modalités éventuelles d'aménagement de son plan de sauvegarde".

L'action Rallye a également dévissé de plus de 16% en Bourse vendredi, n'étant plus valorisée que 1,59 euro.

En outre, l'agence de notation Moody's a dégradé jeudi la note de la dette de Casino, de B3 à Caa1, ce qu'elle justifie en observant que l'activité en France brûle de l'argent, que le groupe y perd des parts de marché et que Casino doit "encore refinancer ou rembourser environ 1,2 milliard d'euros d'ici 2024 et 1,8 milliard supplémentaire d'ici 2025".

Rallye, ainsi que la cascade de holdings (Foncière Euris, Finatis et Euris) par lesquelles le PDG de Casino Jean-Charles Naouri en détient le contrôle, avait bénéficié en mai 2019 d'une mise en procédure de sauvegarde pour faire face à ses dettes.

Cette procédure de sauvegarde prévoit un remboursement des créanciers par le biais de remontées de dividendes émanant de Casino, et par des cessions d'actifs.

Cependant la dernière cession de Casino, 18,8% du capital de l'enseigne brésilienne Assai pour un montant de 732,2 millions d'euros, a été effectuée dans le cadre du désendettement du distributeur, et non de celui de ses holdings.

Ces difficultés interrogent quant à la capacité des sociétés de Jean-Charles Naouri à assumer ces importantes échéances de remboursement de dettes.

Dans ce contexte, Casino, qui emploie à fin 2022 200.000 personnes dans le monde, dont un gros quart en France, est entré en discussions avec Teract en vue d'un potentiel rapprochement. Ce groupe d'enseignes de jardinerie (Jardiland, Gamm Vert, Delbard) a pour actionnaire majoritaire InVivo, union de 188 coopératives agricoles françaises et mastodonte de l'agro-industrie en Europe.

afp/rp