(Actualisé avec gouvernement vietnamien et police britannique §§4-5)

YEN THANH, Vietnam, 26 octobre (Reuters) - La plupart des 39 personnes retrouvées mortes à l'arrière d'un camion frigorifique près de Londres sont probablement vietnamiennes, a dit samedi à Reuters un prêtre d'une communauté rurale dont seraient originaires une partie des victimes.

Trois personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête sur la mort de 38 adultes et d'un adolescent dont les corps ont été découverts cette semaine sur un site industriel de Grays, à une trentaine de kilomètres du centre de Londres.

La police a émis dans un premier temps l'hypothèse de victimes de nationalité chinoise. Les autorités chinoises et vietnamiennes collaborent désormais étroitement avec les Britanniques dans le cadre de cette affaire, ont indiqué les ambassades des deux pays.

Le Premier ministre vietnamien, Nguyen Xuan Phuc, a demandé l'ouverture d'une enquête locale visant à établir si des citoyens vietnamiens figurent au nombre des victimes. Il a aussi demandé à la police de vérifier l'hypothèse d'un éventuel trafic d'être humains.

La police britannique s'est refusée pour sa part à "spéculer" sur la nationalité des défunts, tout en reconnaissant avoir été en contact avec la communauté vietnamienne en Grande-Bretagne et à l'étranger.

Le père Anthony Dang Huu Nam, prêtre catholique de la ville reculée de Yen Thanh, dans la province de Nghe An, dans le nord du Vietnam, a dit connaître les familles de certaines victimes.

"Tout le quartier est dans la peine", a-t-il déclaré, alors que des prières pour les morts résonnaient dans les haut-parleurs de la ville.

"Je recueille les coordonnées de toutes les familles de victimes et je vais organiser une cérémonie pour prier pour elles ce soir", a-t-il ajouté. "C'est une catastrophe pour notre communauté."

Nghe An est l'une des provinces les plus pauvres du Vietnam.

Selon le prêtre, d'autres victimes seraient originaires de Ha Tinh, région voisine qui a vu partir 41.790 personnes au cours des huit premiers mois de cette année pour chercher du travail ailleurs, y compris à l'étranger, ont rapporté les médias officiels.

Selon Hoa Nghiem, de l'organisation non gouvernementale vietnamienne Human Rights Space, une femme de 26 ans nommée Pham Thi Tra My, originaire de Ha Tinh, a envoyé à sa mère un SMS laissant supposer qu'elle se trouvait dans le camion qui était alors en transit entre la Belgique et la Grande-Bretagne. (James Pearson et Phuong Nguyen au Vietnam, Peter Nicholls en Grande-Bretagne, version française Elizabeth Pineau)