Francfort (awp/afp) - Fraport, l'opérateur du premier aéroport allemand à Francfort, a affiché en 2020 sa première perte nette en 20 ans (690 millions d'euros, soit 763 millions de francs suisses) en raison de l'impact de la pandémie de Covid-19 sur le secteur aérien.

"Nous avons derrière nous une année extrêmement difficile", marquée par une baisse de 73% à 18,8 millions du nombre de passagers empruntant la plaque tournante européenne, a commenté mardi le patron du groupe Stefan Schulte.

La crise sanitaire avait entraîné au printemps l'arrêt quasi-total des liaisons aériennes et les perspectives restent sombres.

Pour l'année en cours, si M. Schulte voit "de la lumière au bout du tunnel", le résultat net devrait rester négatif tout en s'améliorant "nettement" et le nombre de passagers n'atteindre que 20 à 25 millions -- toujours bien en dessous des 70,6 millions atteint en 2019.

Le groupe a expliqué par le passé que les volumes de passagers devraient rester encore 15% à 20% sous le niveau pré-Covid en 2022/2023.

Face à la reprise très lente du transport aérien, un des secteurs les plus touchés par la pandémie de coronavirus, Fraport a annoncé début août un projet de restructuration et vise 4.000 suppressions d'emplois -- quelque 15% des effectifs -- d'ici fin 2021, dont 2.000 ont déjà été réalisés l'année passée.

Les aéroports internationaux du groupe ont également vu leur fréquentation baisser, avec notamment -34% pour l'aéroport Xi'an en Chine et -83% à Ljubljana en Slovénie.

Au total, le chiffre d'affaires s'est effondré de plus de la moitié, à 1,7 milliard d'euros. Il devrait atteindre 2 milliards cette année.

Grâce aux vaccins et des tests plus répandus, Fraport voit "les conditions réunies pour un rebond du trafic aérien" à partir de cet été "au plus tard".

Signe d'un retour des voyageurs, la compagnie aérienne Lufthansa a drastiquement augmenté ses capacités pour Pâques face à "un bond des réservations", a communiqué la semaine passée le premier groupe européen du transport aérien.

Lufthansa a notamment élargi son offre vers l'Espagne, le Mexique et le Costa Rica.

Sa filiale à bas coûts Eurowings a aussi vu la demande décoller avec le retrait des îles Baléares de la liste des régions à risque du gouvernement et a annoncé dimanche 300 vols supplémentaires pour emmener des vacanciers à Majorque, île particulièrement prisée des Allemands, pendant les prochaines vacances.

afp/al