New York (awp/afp) - L'entreprise de véhicules autonomes Cruise, qui a interrompu sine die ses activités fin octobre après plusieurs accidents et la suspension de ses autorisations en Californie, a annoncé jeudi une réduction de 24% de ses effectifs soit environ 900 personnes.

"Nous savions que ce jour allait arriver, mais cela ne le rend pas moins difficile, en particulier pour ceux dont les emplois sont concernés", a écrit Mo Elshenawy, patron de Cruise, dans un message adressé jeudi aux employés et rendu public par l'entreprise.

"Nous simplifions et concentrons nos efforts pour revenir avec un service exceptionnel, dans une ville pour commencer", a-t-il notamment indiqué.

Cela entraîne par conséquent une réduction des effectifs principalement dans les fonctions opérationnelles et commerciales, même si quelques postes dans l'ingénierie vont également être affectés.

La filiale du géant américain General Motors (GM) a annoncé le 26 octobre qu'elle mettait ses activités sans chauffeur sur pause, deux jours après que l'agence chargée des véhicules à moteur en Californie (DMV) lui avait notifié qu'elle suspendait ses permis de déploiement de véhicules autonomes et d'essais sans conducteur, "avec effet immédiat".

Le DMV évoquait un "risque déraisonnable pour la sécurité publique", sans donner de durée pour cette suspension.

Début octobre, une voiture sans chauffeur de Cruise avait roulé à San Francisco sur une piétonne qui venait d'être percutée par un autre véhicule, avec conducteur. La victime avait été hospitalisée dans un état grave.

Les véhicules de Cruise ont commencé à circuler dans cette ville en 2022. En août, l'agence californienne des Transports lui avait accordé la permission d'y étendre ses services payants.

Mais peu après, les autorités routières lui avaient demandé de réduire sa flotte de moitié (50 automobiles actives le jour et 150 la nuit), le temps d'enquêter sur deux collisions, dont une avec un camion de pompier.

"Notre priorité est désormais de concentrer l'équipe sur la sécurité, la transparence et la responsabilité", expliquait, fin novembre, Mary Barra, patronne de GM, dans une lettre aux actionnaires. "Nous devons rebâtir la confiance avec les régulateurs aux niveaux local, des États et fédéral, ainsi qu'avec les services d'urgence et les habitants où Cruise va exercer" son activité.

Reconnaissant des "défis", elle s'était dite "optimiste" pour l'avenir de ce service.

A cette occasion, la direction avait indiqué que les dépenses consacrées à Cruise allaient être réduites de plusieurs centaines de millions de dollars en 2024.

"Nous soutenons les Cruisers affectés avec de solides indemnités de licenciement et avantages", a relevé jeudi une porte-parole de Cruise.

Les personnes licenciées vont être payés jusqu'au 12 février, recevoir des indemnités équivalentes au moins à huit semaines de salaires et leurs bonus au titre de 2023 tandis que les couvertures médicales vont notamment être prolongées.

Selon son site internet, Cruise proposait des trajets à San Francisco, à Houston et Austin (Texas) et à Phoenix (Arizona).

afp/rp