Zurich (awp) - Georg Fischer a vu sa performance semestrielle lourdement affectée par les effets de la crise de Covid-19 sur la plupart de ses débouchés, en particulier l'aéronautique et l'automobile. Les chiffres publiés sont cependant supérieurs à tous les niveaux aux projections les moins pessimistes de la communauté financière.

Les ventes réalisées au cours de la période sous revue ont chuté de 20,2% à 1,53 milliard de francs suisses, indique l'industriel schaffhousois mardi dans un communiqué. Et de préciser qu'en termes organiques, c'est-à-dire ajustée des effets d'acquisition et de change (-4,7%), le recul n'a été que de 14,0%.

Le résultat opérationnel (Ebit) a plongé de plus de moitié (-59%) à 57 millions de francs suisses, plombé par un effet non récurrent de 7 millions, consécutif à la délocalisation partielle de la fonderie de métaux légers sur le site allemand de Werdohl. Ajustée de cet effet, la marge Ebit a été quasiment divisée par deux, à 4,2%.

Le bénéfice attribuable aux actionnaires a fondu de deux tiers, à 34 millions.

Bien qu'en net repli, la performance semestrielle de Georg Fischer a dépassé à tous les niveaux les prévisions les moins pessimistes brossées par les analystes du consensus AWP.

Crise pas encore terminée

Pour la suite de l'exercice, la direction souligne le haut degré d'incertitude et prévient que la crise de Covid-19 n'est pas encore terminée, malgré les signaux encourageants de reprise de l'économie mondiale. Les chiffres des derniers mois en Chine notamment sont déjà revenus à leurs niveaux de l'année précédente.

Sous réserve d'évènements imprévus, le groupe s'attend à une reprise graduelle mais lente de l'ensemble des activités au cours des prochains mois et anticipe pour la seconde moitié de 2020 un résultat "à un niveau similaire" à celui du premier semestre.

En téléconférence, le directeur général (CEO) Andreas Müller a reconnu que l'entreprise ne serait pas en mesure d'atteindre les objectifs financiers qu'elle s'était fixés pour 2020 et qu'elle avait renoncé à articuler dès le mois d'avril. Il a cependant signalé que le mois de juin avait été relativement robuste, avec une contraction organique "que" de 3,8%.

Le directeur financier (CFO) Mads Joergensen a pour sa part devisé l'impact de la pandémie sur le chiffre d'affaires semestriel à 330 millions de francs suisses, et sur l'Ebit à 100 millions.

Du côté des analystes, on salue des chiffres nettement moins mauvais que craint. Baader Helvea souligne l'excellente performance de la principale division du groupe, Piping Systems (tuyauterie), dont la contraction organique des ventes n'a été que de 3,1% sur un an. Le courtier genevois a également souligné que la division Machining Solutions (machines-outils) a bouclé le semestre en territoire positif.

Plus circonspect, Vontobel rappelle que même si les résultats ont dépassé les expectatives, la barre avait été placée bas. La banque de gestion zurichoise juge les perspectives brossées par la direction très prudentes, ce qui laisse présager que le redressement attendu au second semestre pourrait prendre plus de temps que prévu.

La copie rendue par le groupe de Suisse orientale a néanmoins séduit les investisseurs. A 11h25, la nominative Georg Fischer s'offrait plus de 2,2% à 891,50 francs suisses, alors que le marché dans son ensemble (SPI) progressait de 0,23%.

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