Paris (awp/afp) - Le groupe Getlink, qui exploite le tunnel sous la Manche, s'est enfoncé dans le rouge en 2021 avec une perte nette de 229 millions d'euros (236,3 millions de francs suisses) mais ses dirigeants se disent toujours "confiants dans l'avenir", quand bien même la crise sanitaire les empêche d'avancer des prévisions.

L'ancien groupe Eurotunnel avait essuyé une perte nette de 113 millions d'euros en 2020, qui suivait un bénéfice de 159 millions en 2019.

Le chiffre d'affaires, déjà publié en janvier, a encore baissé de 5% sur un an à 744 millions d'euros, affecté par les restrictions entravant le trafic entre le Royaume-Uni et le continent européen. Par rapport à 2019 avant la crise sanitaire liée au Covid-19, la chute atteint 29%.

"Il n'y a pas eu un seul jour en 2021 (...) sans contrôle sanitaire" pour traverser la Manche, a regretté le président de Getlink, Jacques Gounon.

2021 a été selon lui "une année improbable et on estime qu'on l'a traversée, de notre point de vue, de façon assez satisfaisante", a-t-il commenté.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda), indicateur mis en avant par le groupe, a encore reculé de 11% à 297 millions d'euros, la bonne tenue de la compagnie de fret ferroviaire Europorte n'arrivant pas à stopper l'hémorragie.

Le groupe a dû passer des provisions pour financer son plan de départs volontaires, prendre en compte un litige et absorber l'impact du regain de l'inflation sur une partie de sa dette.

"A situation sanitaire exceptionnelle, situation comptable exceptionnelle", a relevé le directeur général Yann Leriche.

Néanmoins, "nous n'avons pas brûlé de cash", a-t-il dit à des journalistes.

La direction a cependant préféré ne pas faire de prévisions pour l'exercice 2022 avant l'été, en l'absence de visibilité à court terme, par crainte d'une éventuelle sixième vague du Covid-19.

"Dès lors que la crise sanitaire est moins prégnante, on voit revenir des passagers", a souligné M. Gounon.

"Nous avons confiance dans l'avenir", a-t-il insisté.

D'où la décision de verser un dividende de 10 centimes au titre de l'exercice 2021. Le groupe en avait déjà versé un de 5 centimes l'an dernier, pour envoyer le même message de confiance.

Parmi les bonnes nouvelles, Getlink doit brancher à la mi-2022 un câble électrique de 1 GW dans le tunnel. Cette interconnexion, baptisée ElecLink, doit apporter un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros et un supplément d'Ebitda de 80 millions en année pleine.

Quant au plan de départs volontaires chez Eurotunnel, il doit concerner quelque 200 personnes - sur 2600 employés -, aux deux tiers du côté français, et être bouclé au printemps, selon M. Leriche.

afp/ck