Sylvain Bechet, comment se présente l’atterrissage de l’année 2023 après la croissance spectaculaire de 59% au premier trimestre ?

" Comme attendu, 2023 a commencé dans le prolongement de la très bonne dynamique du 4ème trimestre 2022 et s’explique par la confirmation de la reprise de nos activités Exhibitions, la poursuite du dynamisme du pôle Live et un pôle Venues de retour sur son niveau de chiffre d’affaires d’avant crise. Le trimestre en cours sera en légère croissance, et la fin de l’année sera en retrait compte tenu d’un effet de base défavorable dû à un T4 2022 record. Rappelons que nous avions réalisé un CA de 511 M€ grâce notamment à l’organisation de la Cop 27 en Egypte et de la Coupe du Monde au Qatar. Nous confirmons donc notre croissance annuelle 2023 de 5% dans un contexte général que je ne qualifierais ni de morose ni d’euphorique…"

Evolution du CA et de l’Ebitda depuis 2018 (source : DU 2022 GL Events) 

Cette faible croissance compte tenu des effets inflationnistes vous permettra-t-elle de renouer avec la marge opérationnelle à deux chiffres de 2019 ?

" La répercussion des effets inflationnistes internes, notamment par une nouvelle augmentation des salaires en France  de 3.8% en février 2023, et externes de la part de nos fournisseurs et sous-traitants, est bonne dans la plupart des activités et des géographies. La tâche est en revanche plus compliquée sur l’activité Live en France, ce qui ne nous permettra probablement que d’approcher une marge opérationnelle à deux chiffres cette année. 2023 sera encore une année de forts investissements pour le groupe, avec 80 à 85 M€ budgetés. "

(Source : DU 2022 GL Events)

En tant que Partenaire Officiel et fournisseur des installations d'infrastructures temporaires des Jeux Olympiques de Paris durant l'été 2024, faut-il s’attendre à une année record pour le Groupe ?

" L’effet JO jouera dès la fin 2023 car nous livrerons déjà nos premières études, plans et installations. Il s’amplifiera bien entendu en 2024 qu’il impactera significativement. Cependant, l’activité  Live en France n’est pas  la  plus margée... "

Evolution des résultats et de la CAF du Groupe depuis 2018 (Source : DU 2022 GL Events)

La croissance de l’activité de GL Events ne s’accompagne pas toujours d’une progression du bénéfice par action part du groupe. Ce phénomène appartient-il au passé du fait des augmentations de capital successives ?

" Notre bénéfice par action part du groupe 2022 était déjà supérieur à celui de 2019, année de marge opérationnelle record, grâce à la moindre contribution en 2022 de nos activités chinoises dans lesquels nous avons des intérêts minoritaires importants. Cette année, avec la reprise de la Chine, nous tablons sur une nouvelle amélioration du BPA part du Groupe. L’amélioration des résultats passe également par un travail continu sur l’amélioration des synergies commerciales et de coûts entre les trois activités et la plus grande sélectivité des investissements dans les équipements et les acquisitions. Cette sélectivité éloigne la probabilité de devoir réaliser une augmentation de capital à l’avenir, ce qui n’est absolument pas d’actualité. "

Que pouvez-vous nous dire de la Chine, très relutive en termes de marges ?

" Le marché chinois entame sa reprise depuis la fin du confinement en décembre dernier. Le délai de commercialisation prenant 3 à 6 mois, la reprise est progressive et reste soutenue par le gouvernement. Nous devrions réaliser, cette année, 70 M€ de CA sur une base normative de 100 M€, et 90M€ en 2024. Malgré le fait qu’environ 45% du résultat soit capté par les minoritaires, une fois le niveau de marge opérationnel normatif de 30% retrouvé, la Chine contribuera de nouveau significativement au BPA du Groupe. Nous restons également très ambitieux au Brésil avec une centaine de millions qui seront investis sur un deuxième parc des expositions sachant que le premier dégage la meilleure rentabilité du Groupe. "