6 décembre (Reuters) - Plusieurs milliers de plaintes
déposées devant la justice fédérale américaine contre les
groupes pharmaceutiques GSK, Pfizer, Sanofi
et Boehringer Ingelheim établissant un lien entre le
Zantac, médicament contre l'acidité gastrique, et le cancer ont
été rejetées mardi devant un tribunal de Floride.
Robin Rosenberg, juge de district de West Palm Beach, a
estimé que les plaintes n'étaient pas étayées par de solides
arguments scientifiques.
Les laboratoires, qui ont tous commercialisé ce médicament à
différentes époques, restent visés par des dizaines de milliers
de plaintes similaires devant des tribunaux d'Etat.
"Nous sommes extrêmement surpris par cette erreur judiciaire
et attendons que la cour d'appel pour le 11e circuit annule ces
décisions en appel", ont déclaré les avocats des plaignants dans
un communiqué.
Un porte-parole de Sanofi a déclaré que la décision
"réduisait significativement l'étendue du litige, de plus de
50%". GSK a également salué la décision, selon un porte-parole.
Le Zantac, approuvé en 1983, est devenu le médicament le
plus vendu au monde en 1988 et l'un des premiers à dépasser 1
milliard de dollars de ventes annuelles. D'abord commercialisé
par un prédécesseur de GSK, il a été ensuite vendu
successivement à Pfizer, Boehringer puis finalement Sanofi.
De nombreux fabricants de génériques ont également lancé
leur propre version du traitement, mais ne sont pas concernés
par la plainte collective devant la justice fédérale américaine.
En 2019, plusieurs fabricants ont cessé la vente du Zantac
par crainte que son ingrédient actif, la ranitidine, ne se
dégrade avec le temps pour former la NDMA, un produit chimique
présent à faible dose dans l'eau et la nourriture, mais connu
pour devenir cancérigène à dose plus élevée.
Le Zantac et ses versions génériques ont été retirées du
marché américain en 2020 par la Food and Drug Administration,
l'autorité de régulation du médicament, après des études ayant
montré que la quantité de NDMA augmentait avec la durée
d'entreposage du médicament.
Les groupes pharmaceutiques déclarent qu'aucune étude en
situation réelle ne conforte l'hypothèse d'un lien entre le
traitement et le cancer.
(Rédigé par Brendan Pierson à New York, version française
Jean-Stéphane Brosse)