Zurich (awp) - En pleine réorientation de ses activités, le fabricant de matériaux composites Gurit a essuyé une forte baisse du bénéfice net sur les six premiers mois de l'année.

Les coûts de restructuration (7,4 millions au premier semestre) et l'inflation des prix des matériaux ont pesé sur la rentabilité. Le bénéfice net a reculé de 53,2% à 10,3 millions de francs suisses au premier semestre. De son côté, le résultat opérationnel a essuyé une baisse de 40,6% à 18,6 millions, pour une marge afférente de 7,2%, contre 11,1% à la même période un an plus tôt.

Les ventes ont chuté de 8,7% à 258,6 millions, freinées par un repli en Chine et une demande en baisse pour le bois de balsa, appelé à être remplacé durablement par le plastique PET. Si le bois de balsa ne va pas disparaître, les ventes devraient d'ici deux à trois ans être divisées par deux, a estimé la société mardi dans un communiqué. Pour cette raison, Gurit a entamé la restructuration de cette activité.

La faiblesse du marché chinois est un problème temporaire, a confirmé le directeur général Mitja Schulz dans une téléconférence.

Alors que le chiffre d'affaires a dépassé les attentes des analystes consultés par AWP, le résultat opérationnel (Ebit) et le bénéfice net étaient attendus plus élevés.

Objectifs annuels confirmés

La direction a confirmé ses objectifs annuels, abaissés fin mai. Le chiffre d'affaires est désormais attendu autour de 500 millions de francs suisses et la marge d'exploitation Ebit à environ 8%, y compris les coûts de restructuration. Ajusté des charges non récurrentes, cet indicateur est toujours attendu entre 9 et 11%.

Les dépenses d'investissement sont quant à elles attendues à environ 30 millions de francs suisses, alors qu'elles ont atteint 13,8 millions sur les six premiers mois.

L'entreprise s'estime bien positionnée pour profiter de la solide croissance attendue à long terme sur le marché de l'éolien. "L'éolien offshore est l'un des principaux moteurs de croissance pour les prochaines années", a indiqué le directeur général.

Si les résultats sont globalement en ligne avec les attentes du marché, la visibilité reste limitée au sujet de la reprise sur le marché de l'éolien, remarquent les analystes d'UBS. Gurit souligne d'ailleurs qu'il faudra attendre 2024, voire 2025, pour voir la croissance des nouvelles installations s'accélérer.

Gurit a été durement affecté par la faiblesse de la demande pour ses produits de la part de l'industrie éolienne chinoise, qui n'a pu être compensée entièrement par les solides ventes dans l'industrie maritime et autres. L'entreprise est exposée à hauteur de 35% à l'Empire du milieu. L'année en cours reste semée d'embûches, de l'avis des spécialistes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

Vers 10h30 à la Bourse suisse, le titre Gurit montait de 0,7% à 2055 francs suisses, dans un SPI en modeste hausse de 0,10%.

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