Dernière victime en date de la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus et le confinement, le groupe britannique d'immobilier commercial Intu a demandé vendredi son placement sous administration judiciaire faute de pouvoir honorer une échéance sur sa dette.

Intu, qui emploie environ 2.600 personnes, a assuré que tous ses centres commerciaux poursuivraient leur activité.

Déjà en situation financière délicate avant la crise, le groupe a vu ses difficultés s'aggraver ces derniers mois, des centaines de commerçants ayant suspendu le paiement de leurs loyers en raison des fermetures de magasins imposées par les autorités.

Selon la publication spécialisés Property Week, les loyers commerciaux perçus sur le trimestre avril-juin n'ont représenté que 18,2% de leur niveau habituel.

Les négociations entamée le mois dernier par Intu avec ses créanciers n'ont pas permis d'aboutir à un compromis permettant un moratoire sur la dette. L'endettement du groupe représentant 4,69 milliards de livres sterling (5,17 milliards d'euros) fin 2019.

En Bourse de Londres, le cours de l'action Intu chutait de 55% vendredi à 1,8 pence, ramenant la valorisation du groupe à 16 millions de livres environ, contre 13 milliards au plus haut en 2016.

Hammerson, autre grand acteur du marché de l'immobilier commercial britannique, perdait alors 13,5% et à Paris, leur concurrent Unibail-Rodamco-Westfield cédait 4,64%.

Hammerson avait proposé de racheter Intu il y a deux ans pour 3,4 milliards de livres mais sa proposition avait été rejetée, tout comme celle de Peel Group, son premier actionnaire, d'un montant de 2,9 milliards.

"Le fait que plusieurs prétendants aient regardé le dossier ces dernières années avant de renoncer aurait dû déclencher des signaux d'alarme", estime Russ Mould, analyste d'AJ Bell. "La probabilité de voir un chevalier blanc venir à la rescousse est pratiquement nulle à ce stade."

(Yadarisa Shabong à Bangalore, version française Marc Angrand)