A l'occasion de la publication résultats annuels marqués par la crise sanitaire, HSBC a annoncé son intention d'accentuer son tropisme asiatique. Elle a réalisé en Asie plus de la moitié de son activité l'année dernière et entend y investir 6 milliards de dollars dans les 5 ans, en particulier dans la gestion de fortune. A la Bourse de Londres, l'action HSBC perd 1,54% à 425 pence dans un contexte pourtant porteur pour le secteur à la faveur de la pentification de la courbe de taux.

Sur les trois derniers mois de 2020, les profits de l'établissement sino-britannique ont moins reculé que prévu. Le bénéfice ajusté a pourtant été amputé de 50% à 2,2 milliards de dollars en raison du bond de 69% des provisions pour créances douteuses, représentant désormais 1,17 milliard de dollars. Le consensus compilé par la banque était plus pessimiste, s'élevant à 1,8 milliard pour le bénéfice ajusté.

A l'instar de ses concurrentes américaines et européennes, l'argent mis en réserve dans l'hypothèse où certains prêts ne seraient pas remboursés, bien que le montant soit important, a notamment surpris favorablement.

La banque britannique a aussi été confrontée à une chute de 14% à 11,824 milliards de dollars de ses revenus, la hausse de l'activité des métiers liés aux marchés financiers étant plus que compensée par la baisse des taux d'intérêt.

Reconnaissant que ces derniers resteront bas plus longtemps que prévu, la banque a réduit ses ambitions en termes de rentabilité à moyen terme. HSBC ne prévoit plus d'atteindre son objectif de rendement des fonds propres tangibles (RoTE) compris entre 10 et 12 % en 2022 et vise désormais un RoTE supérieur ou égal à 10 % à moyen terme. Le rendement est tombé à 3,1% en 2020.

La banque cible par ailleurs un ratio de fonds propres durs d'au moins 14% et s'attend à ce qu'il soit compris entre 14% et 14,5% à moyen terme. Il s'élevait à 15,9% à fin décembre 2020, en hausse de 1,2 point sur un an.

Elle compte également verser entre 40% et 55% de ses profits sous la forme de dividendes à partir de 2022. HSBC a annoncé aujourd'hui le versement d'un dividende de 15 cents par action, étant limitée par la Banque d'Angleterre dans sa politique de rémunération de ses actionnaires.

HSBC a profité de cette publication pour annoncer l'accentuation de son pivot vers l'Asie où elle compte investir au moins 3,5 milliards de dollars dans la gestion de fortune et 0,8 milliard de dollars dans ses activités de marché. La banque va de plus investir 2 milliards de dollars dans la banque de gros.

Ses revenus en Asie ont représenté 53% du total contre 27% en 2010 et elle y a réalisé un profit avant impôts de 12,83 milliards de dollars. Du fait des pertes enregistrées ailleurs, le groupe HSBC dans son ensemble a généré 8,8 milliards de dollars de bénéfices.

HSBC souhaite aligner l'allocation de son capital à cette nouvel réalité. La banque vise l'allocation d'environ 50% de ses fonds propres tangibles à cette région à moyen terme contre 42% actuellement. L'importance accordée à la gestion de fortune se traduit par l'objectif d'une augmentation de 10 points à 35% des fonds propres, qui lui sont alloués.

Cette priorité accordée à l'Asie se fera au détriment de l'Europe, où la banque a perdu 4,2 milliards de dollars, et des Etats-Unis.

S'agissant de ses activités de banque de détail en France, HSBC Group a indiqué qu'elle était proche de la fin de son examen stratégique et était en négociation avec plusieurs repreneurs potentiels en vue d'une vente. Cette même activité aux Etats-Unis pourrait subir le même sort. HSBC étudie les "options organique et inorganique" à son sujet.