Hong Kong (awp/afp) - Le géant bancaire britannique HSBC a annoncé mercredi une hausse de plus de 56% sur un an de son bénéfice net en 2023, dopé par les taux d'intérêt élevés. L'établissement a toutefois essuyé une perte au quatrième trimestre du fait de la dépréciation d'une participation dans une banque chinoise.

L'an dernier, le bénéfice net (part du groupe) d'HSBC a atteint 22,4 milliards de dollars, en hausse de 56,4% par rapport à 2022, selon un communiqué. En fin de séance à la Bourse de Hong Kong, l'action HSBC fondait de plus de 3%, les résultats du quatrième trimestre ayant déçu, selon les opérateurs.

Pour les trois derniers mois de 2023, HSBC a en effet fait état d'une perte nette de 153 millions de dollars (contre un bénéfice net de 4,4 milliards au même trimestre de 2022) qu'elle explique principalement par une dépréciation de 3 milliards de dollars de sa participation dans la grande banque chinoise BoCom.

Avec une participation 19,3%, HSBC est le deuxième actionnaire de BoCom (Bank of Communications) derrière le gouvernement chinois. Cette dépréciation s'explique par "les récents développements sur les marchés en Chine continentale", a indiqué le directeur général du groupe, Noel Quinn, dans un rapport stratégique publié en même temps que les résultats.

Les difficultés du marché immobilier en Chine ont continué à peser sur la croissance économique du pays, le promoteur le plus endetté, Evergrande, ayant récemment fait l'objet d'un ordre de liquidation par un tribunal de Hong Kong. HSBC a déclaré des pertes de crédit attendues de 3,4 milliards de dollars en 2023, qui comprennent des charges "notamment liées à l'exposition à l'immobilier commercial en Chine continentale".

Mais la banque reste "confiante dans la résilience de l'économie chinoise et dans les opportunités de croissance en Chine continentale à moyen et long terme", a toutefois affirmé M. Quinn. Toujours pour le quatrième trimestre, le produit net bancaire -l'équivalent du chiffre d'affaires- a reculé de 11% à 13 milliards de dollars, reflétant la vente des opérations de banque de détail en France.

Rachat d'actions

La banque cotée à Londres, mais qui effectue une partie importante de son activité en Asie, a annoncé qu'elle procéderait cette année à un rachat de ses propres actions à hauteur de 2 milliards de dollars, après trois rachats de 7 milliards de dollars au total en 2023. Elle va également verser à ses actionnaires un dividende de 0,61 dollar par titre, le plus élevé depuis 2008, pour l'ensemble de l'année écoulée.

Pour l'ensemble de 2023, le produit net bancaire d'HSBC a bondi de 30% à 66,1 milliards de dollars, plus d'un tiers de la hausse étant constituée par les intérêts dans un contexte de hausse des taux. La banque a cependant dit s'attendre à ce qu'en 2024, les taux d'intérêt "s'orientent à la baisse, les efforts pour combattre l'inflation s'avérant globalement couronnés de succès, même si le calendrier reste incertain".

Le groupe bancaire a également indiqué que son bénéfice avant impôts avait connu en 2023 une croissance "record" de près de 80% à 30,3 milliards de dollars, avec un impact favorable de 2,5 milliards attribuable à la vente des activités de banque de détail en France. Ces dernières ont été cédées au fonds américain Cerberus et rebaptisées Crédit commercial de France (CCF), une marque remisée au placard quand HSBC avait racheté ce réseau il y a une vingtaine d'années.

Le groupe a également fait état d'un gain provisoire de 1,6 milliard de dollars lié à l'acquisition en mars 2023, pour une livre symbolique, de la filiale britannique de la Silicon Valley Bank (SVB) dont la maison-mère californienne avait fait faillite. Cette filiale a été rebaptisée HSBC Innovation Banking, avec pour objectif d'en faire une banque pour entreprises innovantes.

afp/vj