Madrid (awp/afp) - Le groupe énergétique espagnol Iberdrola a vu son bénéfice net reculer de 3,8% sur un an au troisième trimestre, dans un contexte de flambée des prix de l'énergie sur les marchés mondiaux qui a réduit ses marges.

Entre juillet et septembre, le résultat net d'Iberdrola a atteint 804 millions d'euros, contre 836 millions lors du troisième trimestre 2020.

Ce chiffre est inférieur aux prévisions des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui prévoyaient un bénéfice de 863 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, la baisse est encore plus marquée: le bénéfice d'Iberdrola a chuté de 10,2%, à 2,41 milliards d'euros. Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) de l'entreprise a néanmoins progressé de 10,7%, à 8,2 milliards d'euros.

"Les résultats" sur cette période "continuent d'être affectés, bien que dans une plus faible mesure, par la pandémie de Covid-19", a assuré dans un communiqué le groupe énergétique.

Le groupe a également pâti d'une forte hausse d'impôts et de l'augmentation des prix des matières premières, et notamment des prix du gaz, sur les marchés mondiaux.

"Cela a affecté notre activité commerciale", en particulier "en Espagne et au Royaume Uni", où Iberdrola vend son énergie "à des prix fixes très inférieurs" à ceux des marchés, a souligné dans une vidéo le président d'Iberdrola, Ignacio Galán.

Malgré ce contexte compliqué, le groupe précise avoir procédé à des investissements records de 7 milliards d'euros. Cela représente "une hausse de 6%" par rapport à la même période de 2020, a ajouté Ignacio Galan, en précisant que le groupe confirmait ses objectifs pour 2021.

Le président d'Iberdrola a multiplié ces dernières semaines les critiques contre le gouvernement espagnol, qu'il accuse de fragiliser les entreprises du secteur en raison des mesures mises en oeuvre pour alléger la facture énergétique des consommateurs.

M. Galan s'oppose notamment à la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grands groupes énergétiques décidée par l'exécutif. "Tout le monde peut se tromper par manque d'information" mais "rectifier" ses erreurs est preuve de "sagesse", a-t-il lancé la semaine dernière.

Ces propos ont été vivement critiqués mardi par la ministre de la Transition écologique Teresa Ribera, qui a assuré ne pas avoir de "leçons" à recevoir de la part du président d'Iberdrola.

afp/lk