IBM (-6,52% à 170,18 dollars) affiche de loin la plus forte baisse de l'indice Dow Jones après avoir abandonné sa prévision 2015 d'un bénéfice par action d'au moins 20 dollars. Le géant américain a déçu à de nombreuses reprises au cours des derniers trimestres et vient d'annoncer son dixième trimestre consécutif de recul de son activité entre juillet et septembre. « Nous sommes déçus par nos performances », a reconnu sa directrice générale, Ginni Rometty.

« Nous avons constaté un ralentissement marqué des achats de nos clients en septembre et nos résultats reflètent aussi le rythme sans précédent des changements dans notre secteur. »

Comme d'autres grands noms du secteur technologique, à l'image d'Oracle dont les derniers résultats n'ont pas non plus été à la hauteur des attentes, IBM est pénalisé par la transition vers le cloud (informatique à distance et à la demande). Les datacenters nécessités par cette évolution de l'informatique n'utilisent pas, par exemple, des serveurs IBM, perçus comme trop chers. Ses investissements dans les données et l'analytics (gestion et l'analyse de données) n'ont par ailleurs pas donné les fruits escomptés.

Même son activité logiciels, qui soutenait son activité et contribuait à l'augmentation de sa rentabilité, a commencé à décevoir au trimestre précédent et vient encore de le faire. Ses ventes ont reculé de 1,6% à 5,7 milliards de dollars, contribuant à la baisse de 4% du chiffre d'affaires total du groupe à 22,39 milliards de dollars. Wall Street visait 23,37 milliards de dollars.

Son résultat net a, lui, été pénalisé par l'impact de la cession de son activité de fabrication de semi-conducteurs. « Big Blue » continue de réduire sa dépendance aux matériels après la cession de ses serveurs bas de gamme à Lenovo, une stratégie qu'il poursuit depuis plusieurs années en raison des marges plus faibles de ces activités. Globalfoundries recevra 1,5 milliard de dollars pour reprendre les activités de semi-conducteurs d'IBM et ce dernier a enregistré une charge de 4,7 milliards de dollars avant impôts ce trimestre à la suite de cette cession.

En conséquence de quoi, le résultat d'IBM au troisième trimestre est ressorti à 18 millions de dollars, soit 2 cents par action, à comparer avec 4 milliards de dollars, soit 3,68 dollars par action, un an plus tôt à la même époque. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 3,68 dollars, ce qui est bien inférieur au consensus Reuters de 4,31 dollars.

Le groupe annoncera en janvier son nouvel objectif 2015.

(C.J)