Zurich (awp) - Le fabricant d'appareils de mesure Inficon a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires au premier trimestre, limitée toutefois par les pénuries de composants. Il confirme ses objectifs pour 2022, en dépit des incertitudes en Chine et dans les chaînes d'approvisionnement.

"Le pire est devant nous en termes de goulets d'étranglement dans les prochains mois", a déclaré Lukas Winkler, président et directeur général d'Inficon lors d'une vidéoconférence vendredi, citant le confinement à Shanghai ou encore les matériaux venant de Russie.

Le site de Shanghai est actuellement fermé, en raison du confinement décrété dans le cadre de la politique chinoise de zéro cas de Covid. Ce qui veut dire que "l'on ne peut pas se déplacer pour voir les clients, faire les démonstrations", a ajouté le patron de l'entreprise de Suisse orientale. S'il y a eu peu d'impact au premier trimestre, un confinement qui dure ou un nouveau au cours des prochains partiels seraient un "désastre complet".

De janvier à mars, les ventes d'Inficon ont crû de 13% à 138,3 millions de dollars, précisant que les prises de commandes ont aussi augmenté. Hors effets de change, qui ont pesé à hauteur de 2,2 points de pourcentage et ceux des acquisitions, la croissance organique a atteint 14,9%.

La croissance a été plus rapide aux Etats-Unis (+20%) qu'en Asie (+10,2%), qui représente toujours le plus gros marché du groupe. Outre-Atlantique, l'activité a été notamment tirée par les outils de surveillance d'émissions et de gazoducs ainsi que les semiconducteurs, a précisé le patron.

Recul de la marge opérationnelle

Le groupe de Bad Ragaz souligne que "la pénurie mondiale de certains composants électroniques et de métaux d'une part et les goulets d'étranglement opérationnels d'autre part ont limité la hausse des ventes". La situation tendue sur les marchés d'achats, en plus de la hausse des prix "énorme", en particulier aux Etats-Unis avec des coûts salariaux nettement plus élevés, ont pesé sur les marges.

Le résultat d'exploitation (Ebit) s'est amélioré à 27,3 millions (+11%), tandis que la marge afférente a reculé de 0,2 point de pourcentage à 19,8%. Le bénéfice est ressorti à 21,2 millions, soit une progression de 8%.

Dans l'ensemble, ces résultats manquent le coche du consensus AWP mais s'inscrivent dans la fourchette des prévisions.

Inficon confirme ses objectifs de ventes annuelles de 550 à 600 millions de dollars, après 516 millions en 2021, et une marge opérationnelle de plus de 20%, contre 19,5% l'an dernier.

Il compte sur de nouvelles capacités, dont la majorité devrait être opérationnelle en milieu d'année, mais aussi sur des investissements dans les processus de production et les commandes importantes, malgré les difficultés d'approvisionnement.

Emrah Basic de Baader Helvea relève de "bons résultats" mais également un coût des intrants qui a davantage affecté la rentabilité qu'anticipé. A propos des objectifs 2022, il juge qu'atteindre 570-600 millions est faisable grâce à l'extension des capacités.

Vontobel a confirmé sa recommandation à "hold". Michael Foeth estime lui que les résultats du premier trimestre devraient permettre à Inficon d'atteindre plutôt la fourchette basse des prévisions de ventes. Il pense que la demande va rester robuste, mais que la pression inflationniste et les pénuries d'approvisionnement seront encore des défis.

Les investisseurs ont semblé plus pessimistes, le titre clôturant en baisse de 2,3% à 921,00 francs suisses, alors que pour sa part l'indice SPI a cédé 0,38%.

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