(Actualisé avec annonce d'une visite du président sud-coréen à la Maison blanche le 22 mai)

par Steve Holland et Roberta Rampton

WASHINGTON, 5 mai (Reuters) - Donald Trump a annoncé vendredi que la date et le lieu de son sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un étaient prêts et qu'ils seraient bientôt rendus publics, une rencontre qui sera précédée par la visite à Washington du président sud-coréen Moon Jae-in alors que Séoul s'inquiète d'un éventuel retrait des troupes américaines stationnées sur son sol.

La Maison blanche précise que le premier sommet de l'histoire entre un président américain et un dirigeant nord-coréen, au cours duquel Donald Trump s'efforcera de persuader son interlocuteur de renoncer à son programme d'armes nucléaires, pourrait avoir lieu dans les semaines à venir.

La zone démilitarisée (DMZ) entre la Corée du Sud ou la Corée du Sud et Singapour sont considérés comme les deux lieux les plus probables pour le sommet. Donald Trump a exprimé plus tôt dans la semaine sa préférence pour la DMZ tout en disant que Singapour était également possible.

Ce fut dans la Maison de la paix, dans la DMZ, qu'eut lieu la rencontre, fin avril, entre Kim Jong-un et Moon Jae-in à l'issue de laquelle les deux dirigeants se sont engagés sur la voie de la réconciliation, promettant la "dénucléarisation complète" de la péninsule coréenne et l'établissement d'une paix "permanente" et "solide" entre leurs pays toujours techniquement en guerre depuis 65 ans.

La Maison blanche a également dit que Donald Trump accueillera Moon Jae-in le 22 mai afin de réaffirmer l'alliance entre Washington et Séoul avant le sommet entre le président américain et Kim Jong-un.

Cette visite fut annoncée après une rencontre entre John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, avec son homologue sud-coréen Chung Eui-yong.

S'exprimant devant des journalistes après une visite à la Maison blanche, Chung Eui-yong a déclaré qu'il était "inacceptable que la question des forces américaines présentes en Corée du Sud continue d'être soulevée".

Le New York Times a rapporté vendredi que Donald Trump avait demandé au Pentagone de travailler sur la question d'une réduction des effectifs militaires américains en Corée du Sud, une information démentie par le président américain tandis que John Bolton a qualifié l'article de "d'absurdité totale".

"Il faut que je vous dise : à l'avenir, à un moment, j'aimerai dépenser moins d'argent (pour la Corée du Sud). Mais la question des troupes n'est pas sur la table", a ajouté Donald Trump avant de partir pour Dallas où il a pris la parole lors de la convention annuelle de la National Rifle Association (NRA), le lobby des armes à feu aux Etats-Unis.

Lors de cette intervention, il a dit qu'il avait adopté un ton plus mesuré dans l'anticipation de sa rencontre avec Kim Jong-un, qu'il avait qualifié à l'automne, au plus fort de la crispation entre Pyongyang et Washington sur le programme nucléaire nord-coréen, de "rocket man".

Le 19 septembre, pour son premier discours devant l'Assemblée générale de l'Onu, Donald Trump avait adopté une rhétorique guerrière à l'égard de la Corée du Nord, menaçant alors de "détruire totalement" le pays.

"Je n'utiliserai plus aujourd'hui cette rhétorique. J'essaie de le faire baisser d'un cran", a souligné Donald Trump devant les membres de la NRA. (Avec la contribution de Jeff Mason, Lisa Lambert et Makini Brice, Henri-Pierre André et Benoît Van Overstraeten pour le service français)