Londres (awp/afp) - Les banques américaines Morgan Stanley et JPMorgan Chase envisagent de couper leurs relations financières avec le fonds du riche investisseur britannique Crispin Odey à la suite d'accusations d'agressions sexuelles, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier jeudi.

JPMorgan Chase notamment "étudie (sa) relation avec Odey Asset Management (AM) au regard des accusations dans le FT", le Financial Times, jeudi, a indiqué une source proche de la banque américaine.

Une autre source, proche de Morgan Stanley, a également confirmé des articles de la presse financière indiquant que la banque voulait couper ses liens financiers avec le fonds spéculatif de M. Odey.

Ces prises de distances font suite à la parution d'un article du FT jeudi rapportant que huit femmes accusent l'investisseur, connu notamment pour avoir parié contre la livre lors du vote du Brexit, de les avoir agressées sexuellement.

Cinq autres femmes accusent le financier, l'un des plus connus au Royaume-Uni, de harcèlement, selon le FT.

Des porte-parole de Morgan Stanley et JPMorgan Chase n'ont pas commenté ces informations. Des porte-parole de Crispin Odey n'ont pas répondu aux demandes de commentaires de l'AFP, tout comme deux cabinets d'avocats ayant travaillé pour lui.

M. Odey avait été acquitté en 2021 lors d'un procès intenté par une femme qui le poursuivait pour agression sexuelle à la fin des années 1980.

Il est cité dans l'article du FT, qualifiant d'"idioties" les accusations dont il fait l'objet.

L'homme d'affaires, gros donateur du parti conservateur, a déjà été ciblé par des accusations d'agressions sexuelles rapportées dans la presse britannique, notamment l'agence d'informations financières Bloomberg, le Sunday Times ou le podcast Tortoise Media.

M. Odey a fondé Odey Asset Management en 1991, et avait auparavant travaillé pour la banque Barings.

Ces accusations surviennent alors que le monde des affaires britanniques est secoué par des accusations de harcèlement et agressions sexuelles, dont deux viols, visant des ex-cadres et dirigeants de la CBI, le principal syndicat patronal du pays.

afp/rp