(Prière de bien lire au deuxième paragraphe "centaines de milliers de manifestants" et non "centaines de manifestants" comme indiqué par erreur. Une répétition corrigée suit.)

par Ju-min Park

SEOUL, 13 novembre (Reuters) - La présidente sud-coréenne Park Geun-hye sera entendue dans l'affaire de trafic d'influence présumé qui fait grand bruit et déstabilise sa présidence, une première pour un chef d'Etat en exercice en Corée du Sud.

Samedi, plusieurs centaines de milliers de manifestants ont défilé à Séoul, la capitale, pour demander la démission de la présidente. Sa cote de popularité ente est tombée à 5%, du jamais vu dans le pays pour un chef d'Etat démocratiquement élu.

Les enquêteurs du ministère public veulent savoir si la chef de l'Etat a fait pression sur les patrons des grands conglomérats du pays, les "chaebols", pour lever des fonds pour deux fondations au centre d'une affaire de trafic d'influence impliquant une de ses amies, rapporte l'agence de presse Yonhap.

L'amie de la présidente Park, Choi Soon-sil, est accusée d'avoir utilisé ses relations avec la chef de l'Etat pour s'immiscer dans les affaires de l'Etat et exercé son influence dans le monde de la culture et du sport.

Les bureaux de Samsung Electronics ont fait l'objet de perquisitions la semaine dernière. Les enquêteurs veulent savoir si le groupe a donné ou pas plusieurs millions d'euros à une société contrôlée par Choi Soon-sil et sa fille.

La présidente Park a dit avoir discuté avec des chefs de conglomérats en juillet 2015 de son souhait de les voir contribuer davantage à la culture. Elle n'a rien dit de plus.

Le parquet a déjà interrogé le patron de fait du groupe Samsung, Jay Y. Lee, et les présidents de Hyundai Motor, Chung Mong-koo, et du groupe Hanjin , Cho Yang-ho, qui préside la Korean Air Lines , rapporte la presse dimanche..

"C'est juste, nous avons l'intention d'interroger la présidente mais la date n'est pas encore décidée", a déclaré à Reuters un responsable du bureau du procureur.

Selon l'agence Yonhap, l'interrogatoire de la présidente, qui sera entendue comme témoin, devrait avoir lieu d'ici mercredi.

Si certains présidents sud-coréens ont été impliqués dans des affaires durant leur mandat, aucun n'a jamais été interrogé par les représentants du ministère public quand ils étaient en fonction.

La pression sur la présidente Park pour qu'elle démissionne est intense mais les partis d'opposition n'ont pas pour autant annoncé leur intention de déclencher une procédure de destitution. (Avec Hyunjoo Jin et Ju-min Park; Danielle Rouquié pour le service français)