Zurich (awp) - Confronté à une enquête du Ministère public tessinois, LM Group veut revoir en profondeur la composition de son conseil d'administration et propose un nouveau directeur général (CEO). Le candidat s'appelle Luca Concone mais ce choix devra être validé par une assemblée générale extraordinaire convoquée pour le 21 décembre.

Luca Concone devrait ainsi prendre la relève de la patronne intérimaire, Laura Amoretti, elle aussi sous enquête, selon les indications fournies jeudi par l'agrégateur d'offres de voyage coté à la Bourse suisse. L'ex-CEO Fabio Cannavale et l'ancien directeur opérationnel (COO) Andrea Bertoli avaient quitté leurs fonctions dans le sillage de cette affaire. Placés en détention préventive en juillet, ils ont été relâchés récemment après plusieurs mois à l'ombre.

Au bénéfice d'un carrière dans le secteur bancaire et après avoir été Grand Argentier de la Ville de Milan, Luca Concone a créé en 2009 un fonds renouvelable qu'il a dirigé et présidé, avant d'en devenir administrateur. Il est appelé à prendre la tête de LM Group et à siéger au conseil d'administration de la société tessinoise.

Laura Amoretti restera aux manettes de l'entreprise jusqu'à la fin de l'assemblée extraordinaire. Le groupe se mettra ensuite à la recherche d'un ou d'une COO. Mme Amoretti est candidate à ce poste.

Pour rappel, le Ministère public tessinois a ouvert en juillet une enquête sur des soupçons d'escroquerie, de fraude aux prestations sociales et de violation de la loi sur l'assurance-chômage. Les filiales du groupe BravoNext, BravoMeta et LMNext CH sont soupçonnées d'avoir perçu indûment des prestations de l'assurance-chômage dans le cadre de mesures de chômage partiel liées à la pandémie de coronavirus. La procédure vise les dirigeants - ou ex-dirigeants - et non le groupe directement.

Provision de 34 millions

L'assemblée extraordinaire de LM Group devra également se prononcer sur les candidatures de Yann Rousset, appelé à présider le conseil d'administration, et celles de Valentin Pitarque, Paolo Quaini, Maria Teresa Rangheri et Cyril Ranque, en lice pour devenir administrateurs du groupe.

Yann Rousset dispose d'une "large expérience" dans le secteur financier, a travaillé chez UBS, Citigroup et Maseco et s'est notamment spécialisé dans le conseil et la gouvernance d'entreprise, note le communiqué.

LM Group annonce par ailleurs la constitution d'une provision de 34 millions d'euros destinée à un éventuel remboursement des sommes perçues par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) et pour couvrir les frais juridiques. Cette somme est venue alourdir les chiffres au troisième trimestre que la société publie ce jeudi.

L'agrégateur d'offres de voyage en ligne a poursuivi sur la voie de la reprise lors du troisième partie. Le nombre de réservations a bondi d'un tiers sur un an, à plus d'un 1 million. Le chiffre d'affaires a augmenté de près de moitié (+49%) à 82,0 millions d'euros, dopé par la croissance continue des forfaits vacances. Le résultat avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) a gonflé de 17% à 30,0 millions.

Sur neuf mois, LM Group a essuyé une perte nette de 8,6 millions de francs suisses. Sans la provision susmentionnée, un bénéfice de 18,8 millions aurait été enregistré.

A la Bourse, le titre LM Group a terminé en hausse de 0,4% à 22,60 francs suisses, dans un SPI en baisse de 0,09%.

fr/jh