par Katie Paul et Sheila Dang

26 janvier (Reuters) - Le groupe Meta Platforms a annoncé mercredi qu'il allait rétablir dans les prochaines semaines les comptes Facebook et Instagram de l'ancien président américain Donald Trump, écarté de ces réseaux sociaux à la suite de l'assaut meurtrier du Capitole à Washington le 6 janvier 2021.

Avec cette décision, Donald Trump va de nouveau pouvoir bénéficier de plateformes primordiales pour s'adresser aux électeurs américains mais aussi aux donateurs de campagne, alors que l'ancien présentateur de télévision a annoncé en novembre dernier sa candidature à l'élection présidentielle de 2024.

L'ancien locataire républicain de la Maison blanche avait déjà été autorisé, en novembre dernier, à revenir sur Twitter, une décision prise par le nouveau patron du réseau social, Elon Musk. Il n'a depuis lors pas publié de message sur la plateforme, qui fut longtemps son outil d'expression privilégié.

Cette décision de Meta, qui était anticipée, a fait l'objet de réactions contrastées, entre partisans de la liberté d'expression et ceux accusant le géant du numérique de laxisme dans la modération des contenus.

Annonçant sa décision dans un message sur son blog, Meta a indiqué avoir mis en place un nouveau cadre pour dissuader contre toute nouvelle violation de sa réglementation, alors que Donald Trump avait été écarté des plateformes pour des propos jugés incitateurs à la violence.

"Dans l'éventualité où M. Trump posterait du contenu supplémentaire qui violerait (les conditions d'utilisation des plateformes), ce contenu sera supprimé et il sera suspendu pour une durée allant d'un mois à deux ans, en fonction de la gravité de la violation", a écrit Nick Clegg, directeur des affaires mondiales de Meta.

Exclure Donald Trump des réseaux sociaux de Meta fut une décision polarisante, alors que le groupe n'avait jusqu'alors jamais bloqué le compte d'un dirigeant mondial pour violation de sa réglementation sur les contenus.

La décision avait été prise dans la foulée de la suppression de deux messages publiés par Donald Trump, alors toujours locataire de la Maison blanche, qui avait réitéré dans une vidéo ses accusations sans preuve de fraude électorale à son détriment lors de l'élection présidentielle de novembre 2020.

Si Donald Trump a continué d'utiliser Truth, le réseau social qu'il a fondé à la suite de son exclusion des principales plateformes, plutôt que Twitter depuis novembre dernier, avoir de nouveau accès à Facebook sera "un atout important" pour parler aux électeurs, avait déclaré la semaine dernière à Fox News le porte-parole de la campagne Trump.

Via un message publié sur Truth, Donald Trump a commenté la décision de Meta en déclarant qu'"une telle chose ne devrait jamais arriver à un président en fonction, ni à quiconque ne méritant pas de rétribution!". Il n'a pas indiqué s'il comptait utiliser de nouveau les plateformes de Meta.

Adam Schiff, élu démocrate qui a occupé la présidence de la commission du Renseignement de la Chambre américaine des représentants, a critiqué la décision de Meta. "Trump a incité à une insurrection. Lui redonner accès à un réseau social pour répandre ses mensonges et sa démagogie est dangereux", a-t-il écrit sur Twitter. (Reportage Eva Mathews et Yuvraj Malik à Bangalore, Sheila Dang à Dallas, avec Greg Bensinger et David Shepardson; verison française Jean Terzian)