pèsent

New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en baisse jeudi peu après l'ouverture, froissée par un rapport sur l'emploi américain nettement en dessous des attentes et un avertissement sur résultats du géant Microsoft.

Vers 14H25 GMT, le Dow Jones perdait 0,82%, l'indice Nasdaq reculait de 0,15%, et l'indice élargi S&P 500, cédait 0,56%.

Résolument orienté à la hausse avant l'ouverture, Wall Street a mal vécu la publication du rapport du cabinet ADP, qui a fait état de 128.000 emplois créés en mai dans le secteur privé, soit moins de la moitié de ce qu'attendaient les économistes (295.000).

En outre, les chiffres d'avril ont été révisés en baisse, de 247.000 à 202.000 créations d'emplois.

"Les trois derniers mois ont montré un ralentissement marqué du rythme des créations d'emplois", a réagi Peter Boockvar, de Bleakley Advisory Group, dans une note.

"C'est clairement un ralentissement de l'allure vue ces derniers mois, en grande partie lié à la flambée des prix de l'énergie (...), mais ce n'est pas un désastre", a commenté Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics.

Il rappelle néanmoins que le rapport ADP "n'est pas un indicateur fiable des chiffres de l'emploi" et a souvent été en décalage avec les données du ministère du Travail, qui seront publiées vendredi et qui sont jugées beaucoup plus probantes.

Les investisseurs ont aussi été pris à revers par l'avertissement de Microsoft (-2,82% à 264,73 dollars), pourtant réputé pour être l'une des entreprises majeures les plus fiables de Wall Street en matière de résultats.

"Ce qui est intéressant, c'est qu'ils le font à cause de l'impact du dollar et on voit ça maintenant pratiquement au niveau de chaque compagnie", a souligné Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

L'appréciation marquée du dollar pénalise les ventes du groupe réalisées à l'étranger, ce qui a amené Microsoft à revoir à la baisse tant ses prévisions de chiffre d'affaires que de bénéfice pour le quatrième trimestre de son exercice décalé (d'avril à juin).

"C'est un nouveau vent contraire", qui s'ajoute à l'inflation et aux difficultés de la chaîne d'approvisionnement, a expliqué M. Volokhine. Jusqu'ici, "on n'en parlait vraiment pas", a-t-il noté.

Le gérant a relevé que 50% des ventes des sociétés membres du S&P 500 étaient réalisées à l'étranger, ce qui les expose à des effets de change négatifs si le billet vert s'apprécie.

A la cote, les valeurs pétrolières subissaient l'annonce de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés de l'Opep+ d'une accélération plus forte que prévue de la production en juillet.

Chevron (-1,08%), ExxonMobil (-0,67%) ou ConocoPhillips (-1,51%) étaient tous en berne.

Ailleurs, Meta (ex-Facebook) se reprenait (+0,99% à 190,50 dollars), après un décrochage mercredi consécutif à l'annonce de la démission de la numéro deux Sheryl Sandberg, personnage clé de la transformation du réseau social en un mastodonte.

Le spécialiste de l'informatique à distance (cloud) Hewlett Packard Enterprise était sanctionné (-6,69% à 14,73 dollars) après la publication de résultats légèrement inférieurs aux attentes.

Le groupe, né de la scission de Hewlett-Packard en 2015, a aussi ajusté à la baisse sa prévision de bénéfice pour son exercice 2022.

Wall Street saluait, en revanche, les résultats, meilleurs qu'attendus, du groupe de prêt-à-porter multimarques PVH (1,79% à 72,38 dollars), tirés par le dynamisme de la marque Calvin Klein, surtout en Amérique du Nord.

L'étendard du mouvement des "meme stocks" (actions dont le cours a été propulsé par des petits porteurs), GameStop, avançait (+1,66% à 123,41 dollars), malgré une perte quasiment triplée sur un an, en parallèle à un chiffre d'affaires en augmentation.

tu/er