Cette performance se retrouve en haut du compte de résultats, avec un chiffre d'affaires multiplié par cinq en cinq ans, de $267 millions à presque $1.3 milliard. 

Les choses sont un peu moins glorieuses en bas de tableau : l'activité continue de brûler du cash — quoiqu'on semble enfin s'approcher de l'équilibre — tandis que le résultat net souffre du gargantuesque programme de rémunérations en stock-options. 

En clair : $1.3 milliard de chiffre d'affaires, $345 millions de perte comptable et $381 millions passés en stock-options et assimilées, soit plus d'un quart du chiffre d'affaires — pas du profit, du chiffre d'affaires ! — capté par le personnel.

Commençant à sentir le vent tourner, et la bulle spéculative post-pandémie se dégonfler, le management eut la bonne idée de procéder à une augmentation de capital en 2022. A ce rythme, les $924 millions levés sur le marché serviront à assurer trois ans de stock-options.

Stock-options, faut-il le dire, au prix d'exercice moyen outrageusement bas — autour de $7.50, ceci face à un cours de l'action à $209. Sans surprise, le management revend immédiatement les titres qu'il reçoit, empochant ainsi de fort juteuses plus-values. 

Actionnaires et employés peuvent se féliciter du remarquable succès de l'entreprise depuis son IPO à $30 par titre fin 2017. Il n'est pas dit que les premiers soient aussi bien lotis que les seconds dans la séquence qui s'amorce... 

Car on ne sait jamais sur quel pied danser face à une telle configuration. La croissance est exceptionnelle, bien sûr, et l'activité serait extraordinairement rentable si l'on pouvait enfin se dispenser de ces programmes de stock-options... 

Mais on ne peut pas, et avec des "si", on n'en finit plus de fantasmer des empires qui n'existeront jamais. MongoDB reste valorisé à x14 son chiffre d'affaires, sans pour l'instant avoir fait la démonstration de sa capacité à redistribuer des profits à ses actionnaires.

Cela n'en fait pas nécessairement un mauvais investissement — mais seul un expert averti saura en juger.