La société de gestion britannique, détenue à 49,99% par Natixis, affirme dans un communiqué que ses fonds ont suffisamment de liquidité pour faire face aux éventuelles demandes de rachat des investisseurs.

Elle ajoute que ses trois fonds Adagio, Allegro et MultiBonds, investis sur les marchés obligataire et monétaire, ont une exposition aux actifs illiquides qui n'excède pas 10% de leurs encours.

"Nous assurons à nos investisseurs que la liquidité n'est pas un sujet pour ces fonds", déclare Bruno Crastes, le directeur général de H2O, cité dans le communiqué.

Morningstar a suspendu mercredi la notation du fonds Allegro en émettant des craintes sur la liquidité de certaines obligations privées qui composent sa petite partie crédit.

La société de notation de fonds s'est également inquiétée du montant des actifs investis dans des obligations illiquides émises par des sociétés contrôlées par le financier allemand Lars Windhorst.

Cette suspension de notation a entraîné un plongeon de l'action Natixis à la Bourse de Paris. Le titre a terminé la séance en chute de 11,76% à 3,48 euros après avoir perdu en cours de journée jusqu'à 13%.

H20 explique que les expositions à des obligations d'entreprises ne faisant pas l'objet de notation sont de 4,3% pour le fonds Adagio, de 9,7% pour Allegro et de 8,3% pour MultiBonds.

Selon une source proche de H2O, les expositions des fonds à des titres liés à Lars Windhorst sont quant à elles comprises entre 0,2% et 2,7% des encours des fonds.

Morningstar s'interroge aussi sur un possible risque de conflit d'intérêts suite à la nomination le mois dernier de Bruno Crastes au conseil de surveillance de la société Tennor Holding, le fonds d'investissement de Lars Windhorst.

H2O explique que cette nomination doit permettre à Bruno Crastes de surveiller de près les investissements de la société de gestion britannique réalisés par l'intermédiaire de Tennor Holding. Elle assure que Bruno Crastes n'y perçoit aucune rémunération.

La société de gestion indique aussi que les investissements réalisés via Lars Windhorst ont fait l'objet de missions de due diligence sur place pour vérifier le plan d'affaires et la qualité d'entreprises dans lesquelles elle a investi.

(Matthieu Protard et Inti Landauro, édité par Bertrand Boucey)