par James Pomfret et Sara Cheng

HONG KONG, 28 décembre (Reuters) - Les procureurs hongkongais ont accusé mardi de "publications séditieuses" le magnat de la presse Jimmy Lai, déjà visé par d'autres chefs d'inculpation en vertu de la loi de sécurité nationale adoptée l'an dernier et emprisonné pour avoir pris part à des rassemblements illicites.

Les activistes pro-démocratie considèrent la loi de sécurité nationale imposée par la Chine comme un moyen de faire taire les voix dissidentes et de restreindre les libertés dans la région administrative spéciale.

Jimmy Lai, 74 ans, est le fondateur du journal pro-démocratie Apple Daily, qui a cessé de paraître en juin dernier à la suite de perquisitions menées par les autorités hongkongaises, lesquelles ont arrêté des dirigeants et journalistes de l'Apple Daily et gelé les actifs du groupe.

Six anciens salariés de l'Apple Daily ont comparu devant un tribunal au côté de Jimmy Lai, la plus éminente personnalité hongkongaise à avoir été emprisonnée en vertu de la stricte loi de sécurité nationale adoptée en juin 2020.

D'après un document consulté par Reuters, Jimmy Lai est accusé d'avoir conspiré pour publier, vendre et distribuer des "publications séditieuses" entre avril 2019 et juin 2021. Il se trouve déjà en détention depuis plus d'un an pour avoir pris part à des rassemblements jugés illicites.

Les mêmes accusations visent notamment l'ancien rédacteur en chef de l'Apple Daily, Ryan Law, son ex-adjointe, Chan Pui-man, et le directeur général de Next Digital, propriétaire de l'Apple Daily.

Une nouvelle audience est prévue le 24 février. Les accusés resteront d'ici-là maintenus en détention, a indiqué le magistrat. (Reportage James Pomfret and Sara Cheng; version française Jean Terzian)