HONG KONG, 3 décembre (Reuters) - Jimmy Lai, magnat de la presse hongkongaise et figure du mouvement pro-démocratie, a été placé en détention après s'être vu refuser une demande de liberté sous caution pour des accusations de fraude en lien avec le bail immobilier des locaux de l'Apple Daily, un tabloïd antigouvernemental détenu par Lai.

Les autorités ont accentué leur répression des figures de l'opposition dans la région administrative spéciale chinoise depuis que Pékin y a imposé en juin dernier une nouvelle loi de sécurité nationale.

Le placement en détention de Jimmy Lai, qui n'entre pas dans le cadre de la nouvelle loi sécuritaire, intervient au lendemain de la condamnation de l'activiste Joshua Wong à 13 mois et demi d'emprisonnement pour sa participation à un rassemblement interdit l'an dernier.

Jimmy Lai, âgé de 73 ans, et deux cadres de son entreprise Next Digital ont été inculpés mercredi pour des accusations de fausses déclarations auprès du bailleur public en charge des bureaux qu'ils louent. Ils auraient notamment sous-loué une partie des locaux et réalisé ainsi des bénéfices.

"Il s'agit de salir Jimmy. C'est la répression de Pékin amenée à Hong Kong", a déclaré à Reuters un associé de Jimmy Lai, Mark Simon.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès des avocats de Jimmy Lai, qui fût déjà arrêté en août pour des soupçons de collusion avec des puissances étrangères avant d'être remis en liberté conditionnelle. (Clare Jim, Tyrone Siu et Greg Torode; version française Jean Terzian)