Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini vendredi en repli après être montée à ses plus hauts niveaux en six mois, au terme d'une séance marquée par la chute de l'action Nintendo, dont la nouvelle console hybride Switch semble laisser perplexes les investisseurs.

Yokyo avait démarré dans le vert avant de fluctuer et de carrément tomber dans le rouge alors que le yen s'appréciait après le fort séisme qui a touché l'ouest du Japon. "Comme souvent quand il y a un tremblement de terre, le yen, valeur refuge, a les faveurs des acheteurs", a commenté pour l'agence Bloomberg Simon Pianfetti, chez SMBC Trust Bank à Tokyo.

"Il est probable que le séisme ait fourni un prétexte aux investisseurs pour vendre des titres à l'approche du week-end", a confirmé Shinichi Yamamoto, pour Okasan Securities.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,30% (-50,91 points) à 17.184,59 points, mettant fin à une série de cinq séances positives d'affilée. Sur l'ensemble de la semaine, il a gagné 1,95%.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reculé de 0,40% (-5,51 points) à 1.365,29 points.

Sur le volet des changes, le dollar tournait autour de 103,81 yens, quasiment au même niveau que la veille mais en baisse par rapport au début de la matinée (104,10 yens). L'euro fléchissait à 113,25 yens, contre 113,70 yens la veille.

Outre ce regain du yen, défavorable aux titres de sociétés exportatrices, l'heure est aussi à la prudence avant une semaine chargée au Japon, avec une vague de statistiques économiques mensuelles (commerce extérieur, inflation, consommation des ménages) et de résultats financiers d'entreprises.

- Mitsubishi Motors bondit encore -

Sur le front des valeurs, Nintendo a décroché de 6,54% à 25.185 yens, au lendemain de la première vidéo de présentation de la Switch, une console de salon que l'on peut emporter à l'extérieur. "On ne voit pas ressortir de fonctions révolutionnaires, ce alors que tout le monde s'excite actuellement pour la réalité virtuelle que propose notamment Sony", a commenté pour un site d'informations du groupe Nikkei un analyste d'Iwai Cosmo Securities.

Le pionnier japonais des jeux vidéo a entraîné dans sa chute son partenaire DeNA, spécialiste des plateformes de divertissements pour mobiles (-2,36% à 3.305 yens).

Les autres actions technologiques ont également été délaissées, à l'image des opérateurs télécoms SoftBank Group (-1,38% à 6.573 yens) et NTT Docomo (-2,40% à 2.515 yens). Idem pour les électroniciens Sony (-2,40% à 3.321 yens) et Panasonic (-0,09% à 1.079,5 yens).

Dans le secteur automobile, le tableau a été contrasté: Toyota a perdu 1,09% à 5.972 yens, mais Nissan a progressé de 0,59% à 1.018 yens et Mitsubishi Motors de 5,22% à 564 yens. Le titre du constructeur a bondi de 16,5% au cours des trois dernières séances, porté par l'annonce de l'arrivée du PDG de Nissan, Carlos Ghosn, à sa tête, pour mener le redressement.

A noter aussi, la progression de l'action Takata (+2,78% à 369 yens), malgré l'annonce d'un 11e décès aux Etats-Unis à la suite d'un accident provoqué par l'explosion d'un airbag défectueux du groupe. Takata, qui représente 20% du marché des ceintures et coussins de sécurité pour l'industrie automobile, est empêtré depuis plus de deux ans dans cette affaire d'airbags viciés, avec au total quelque 100 millions d'exemplaires concernés par des rappels dans le monde.

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