Le conseil d'administration d'OTB explique que la décision a été prise suite à l'annonce du gouvernement britannique, qui a annoncé en début de semaine l'instauration d'un système à feux tricolores pour les voyages d'agrément, classant pour l'heure la plupart des destinations en catégorie orange. Pour trancher, le conseil s'est basé sur les études disponibles et sur les données de recherche internet, qui montrent "un manque d'appétit global" pour les destinations "ambrées". Dans cette catégorie, on retrouve des destinations très populaires chez les Britanniques, dont la France, l'Italie, l'Espagne, Malte ou la Grèce. Elles nécessiteront une quarantaine au retour, à l'inverse du Portugal ou d'Israël, classées en vert pour le moment. Une étude YouGov récente montre que pour les destinations "ambrées", 15 % des adultes seulement pensent que le jeu en vaut la chandelle sous le régime actuel.

Un parcours heurté depuis la pandémie
Un parcours heurté depuis la pandémie

OTB a prévu de réexaminer régulièrement sa position, après la mise à jour du gouvernement qui devrait être publiée à la fin du mois de mai. "De la même manière que 85% des consommateurs ne veulent pas réserver de voyage vers des destinations rouges ou ambrées parce qu'il n'y a aucune garantie qu'elles deviendront vertes à temps pour leurs vacances, il y a également de fortes chances que les destinations désignées vertes deviennent ambrées ou rouges avant le départ des clients", a justifié le CEO Simon Cooper. Il en profite pour égratigner au passage ses rivaux en soulignant que "contrairement à bon nombre de nos concurrents, nous n'avons aucun intérêt à vendre des vacances qui ont peu de chances de se réaliser, car notre modèle économique nous permet de donner la priorité aux clients, plutôt que d'avoir besoin d'encaisser des fonds pour contribuer à des coûts fixes élevés, et de proposer des remboursements sous forme de bons lorsque les vacances sont annulées". Les clients OTB qui ont déjà réservé se verront offrir la possibilité d'adapter leurs vacances ou de se faire rembourser en numéraire leurs avances.

"Bien qu'inattendue, nous pensons que la décision de l'OTB de retarder la revente est raisonnable", commente l'analyste de Jefferies Becky Lane, qui ajoute que la solidité du bilan et des liquidités permet à l'entreprise de prendre une telle décision. Le rival TUI ne propose pas de remboursement pour les destination "ambrées".

L'annonce n'empêche pas le titre d'être sévèrement secoué à la Bourse de Londres en séance. Il affiche toutefois un gain copieux sur un an, de l'ordre de 70%, même s'il est redescendu de son piédestal récent, 517 GBp le 16 mars dernier.