Zurich (awp) - Le spécialiste du capital-investissement Partners Group a vu ses recettes liées à la performance divisées par plus de la moitié au premier semestre, dans un contexte marqué par la pandémie de coronavirus. La rentabilité s'est nettement détériorée. Malgré des chiffres en recul, le groupe zougois a fait mieux qu'attendu.

Les recettes se sont établies à 623 millions de francs suisses, en recul de 9% sur un an, indique mardi Partners Group. Les revenus de gestion se sont enrobés de 3% à 567 millions, renforcés par la demande des clients.

La volatilité sur les marchés financiers et un contexte peu propice aux désinvestissements causés par le coronavirus ont plombé les commissions liées à la performance, entamée de 57% à 56 millions.

Une part substantielle de revenus de l'entreprise - qui place l'argent de ses clients dans des sociétés, de la dette ou encore de l'immobilier non cotés - reste récurrente, rappelle toutefois Partners Group.

Dans un communiqué, le codirecteur général David Layton se félicite des investissements de Partners Group réalisés dans des "secteurs robustes et transformateurs". Ces derniers ne vont pas seulement "résister aux changements consécutifs au Covid-19, mais ces changements pourraient amplifier la pertinence d'un grand nombre d'entreprises et d'actifs en portefeuille."

Les efforts de recrutement ont ralenti, avec une croissance de 3% des équivalents plein temps sur six mois, à 1492 postes. La société d'investissement basée à Baar a réduit ses frais de personnel de 11% à 178 millions de francs suisses, ce qui n'a pas empêché le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) de plonger de 10% à 390 millions. Le bénéfice net a atteint 313 millions, soit une contraction de 21%.

Désinvestissements à venir

Les analystes interrogés par AWP tablaient en moyenne sur des recettes de 605 millions de francs suisses, des commissions de gestion de 576 millions et de performance de 26 millions. L'Ebit était attendu à 368 millions et le bénéfice net à 289 millions. Certains indicateurs dépassent les prévisions les plus optimistes.

Mi-juillet, Partners Group avait levé le voile sur ses volumes. La demande clientèle s'est établie à 8,3 milliards de dollars (7,62 milliards de francs suisses au cours actuel), à comparer aux 8,4 milliards enregistrés entre janvier et juin 2019, selon les indications fournies mardi par Partners Group. La masse sous gestion a pris 2,2% sur six mois à 96,3 milliards.

Pour l'exercice en cours, Partners Group table toujours sur des afflux de capitaux de 12 à 15 milliards de dollars et des effets négatifs liés aux programmes arrivant à maturité ("tail down") de 7,5 à 9 milliards de dollars. Ils ont atteint 2,9 milliards entre janvier et juin.

Le commissions de performance devraient représenter 5-15% des recettes totales, à comparer à l'objectif à moyen terme de 20-30%. Lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier Hans Ploos van Amstel a souligné que les désinvestissements reportés vont être réalisés, même si le délai ne peut pas être assuré. Pour Partners Group, il s'agit de sortir de positions en réalisant un rendement suffisant.

Partners Group vise toujours une marge opérationnelle (Ebit) de 60%. Au premier semestre, cet indicateur est resté stable de 63%.

Les chiffres dévoilés apportent la preuve que le groupe zougois ne se laisse pas déstabiliser si facilement au niveau opérationnel, selon la Banque cantonale de Zurich. Du côté de Vontobel, bien qu'en recul de plus de moitié, les commissions liées à la performance ont surpris favorablement et ont tiré les chiffres semestriels vers le haut.

A la Bourse, l'action Partners Group a terminé en baisse de 1,1% à 870,60 francs suisses, dans un SLI en repli de 0,7%.

Le 21 septembre, la nominative figurera pour la première fois parmi les 20 valeurs vedettes du Swiss Market Index (SMI), où elle remplacera Adecco.

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