L'association des locataires allemands (DMB) critique les projets du gouvernement fédéral visant à remplacer les chauffages à combustibles fossiles par des alternatives plus respectueuses du climat, estimant qu'ils ne sont pas équilibrés socialement. "La loi manque jusqu'à présent d'une protection suffisante des locataires et d'un amortissement social, car ce n'est que dans des cas exceptionnels que des coûts moins élevés que jusqu'à présent peuvent être répercutés sur les locataires par le biais de l'augmentation des loyers de modernisation", a critiqué vendredi le président de la DMB Lukas Siebenkotten.

A partir de 2024, chaque nouveau chauffage installé devra, dans la mesure du possible, être alimenté à 65% par des énergies renouvelables. Cette mesure doit marquer le début de l'abandon des chauffages au gaz et au fioul dans le cadre de la protection du climat. Des périodes de transition, des exceptions et un soutien financier de l'Etat sont prévus.

L'association des locataires a déclaré qu'elle soutenait cet objectif ainsi que les normes d'efficacité minimales pour les bâtiments, mais que la compatibilité sociale pour tous les locataires devait être garantie par la loi. Les frais de modernisation, qui permettent aux propriétaires de répercuter les coûts de la rénovation énergétique sur les locataires, doivent être supprimés ou considérablement réduits. Elle menace d'augmenter les loyers et de provoquer des expulsions.

Les projets du gouvernement fédéral présentés mercredi prévoient certes des taux d'aide allant jusqu'à 50 pour cent pour le remplacement du chauffage, mais ne s'adressent qu'aux propriétaires qui utilisent leur appartement ou leur maison, selon l'association des locataires. "Les bailleurs sont toujours libres de faire appel à une aide ou de simplement répercuter les coûts sur les locataires dans le cadre de la répartition des frais de modernisation", poursuit Siebenkotten. "Il faut maintenant régler clairement le fait que les bailleurs doivent déduire l'aide des coûts répartis, indépendamment du fait qu'ils y aient effectivement eu recours ou non". De plus, il faut s'assurer que les propriétaires ne choisissent pas des solutions inutilement coûteuses et ne répercutent pas simplement les coûts./hrz/DP/stw