PETIT-COURONNE, Seine-Maritime, 13 avril (Reuters) - Plus de vingt sociétés ont consulté le dossier de vente de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), mais seules cinq ou six d'entre elles sont considérées comme des pistes sérieuses de reprise, a-t-on appris vendredi auprès du syndicat CGT de l'usine.

Arrêtée depuis plus de trois mois, la raffinerie qui emploie 550 personnes, a été placée en règlement judiciaire après le dépôt de bilan du groupe suisse Petroplus. Elle doit reprendre en juin prochain temporairement pour exécuter un contrat avec Shell qui ne garantit pas son avenir.

Dans ce dossier devenu dans la campagne électorale un des emblèmes de la crise, la CGT a fait le bilan des premières consultations. "Plus de vingt sociétés ont demandé l'ouverture du dossier, mais certaines ne sont pas intéressées par la raffinerie, seulement par les stocks", a dit à la presse Yvon Scornet, porte-parole de l¹intersyndicale du site.

Il ajoute que la direction a cité cinq ou six pistes, mais elles ne seraient pas les mêmes que celles des syndicats.

La CGT a proposé de regrouper certaines offres.

"Pourquoi ne pas fusionner des dossiers de reprise : un tel a du pétrole et veut des produits finis, un autre est compétent en raffinage", a dit le syndicaliste.

La difficulté majeure pour les sociétés réside dans le coût d'une éventuelle dépollution et par la dette sociale. La marge du raffinage en France est très faible, "de 0 à 3 dollars le baril", admet Yvon Scornet.

La date limite pour le dépôt des dossiers de candidature à la reprise de la raffinerie a été fixée au 30 avril. Une réunion est prévue le 17 avril au ministère de l'Industrie.

L'intersyndicale de Petroplus, avec le soutien d¹autres entreprises régionales en difficulté devaient organiser une opération "escargot" vendredi sur l¹autoroute A 13. (Marc Parrad, Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse)