La compagnie pétrolière Total (>> TOTAL) a arrêté d'acheter du pétrole iranien pour ses raffineries et ses activités de trading à la fin 2011, six mois avant la mise en oeuvre effective d'un embargo sur le pétrole iranien, et l'a en partie remplacé par du brut saoudien, a déclaré vendredi son directeur financier, Patrick de la Chevardière.

Le dirigeant a également indiqué que les tensions affectant le marché pétrolier pourraient maintenir les prix à un niveau élevé tout au long de l'année. Parmi elles, figurent les troubles en Libye et en Syrie mais aussi le durcissement de ton au sujet des sanctions à l'encontre de l'Iran, alors que la demande reste orientée à la hausse sur les marchés émergents, a-t-il noté.

Patrick de la Chevardière a ajouté que si l'on excluait une éventuelle récession économique mondiale et si l'Organisation des pays exportateurs de pétrole continuait de réagir à la moindre baisse des prix, le cours du brut devrait se situer bien au-delà de 80 dollars le baril à la fin de l'année.

Total a donné la priorité à l'exploration-production, ses activités de raffinage et marketing restant pénalisées par la faiblesse des marges de raffinage en Europe, qui a fait perdre au groupe plusieurs centaines de millions d'euros en 2011, a expliqué son directeur financier, sans fournir de chiffres plus précis.

Les marges de raffinage en Europe ont augmenté en janvier à 30 dollars la tonne, contre 15 dollars il y a un an, en raison d'un temps inhabituellement froid dans la région et de la mise à l'arrêt de la plupart des sites de raffinage de Petroplus (>> Petroplus Holdings AG) après son dépôt de bilan. Néanmoins, les marges vont rester faibles jusqu'à ce que d'autres entreprises réduisent leurs capacités de production, a poursuivi Patrick de la Chevardière.

-Géraldine Amiel, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 67; geraldine.amiel@dowjones.com

(Version française Céline Fabre)

Valeurs citées dans l'article : TOTAL, Petroplus Holdings AG