La Haye (awp/afp) - Le fabricant de matériel médical néerlandais Philips, en difficulté après un rappel d'appareils respiratoires pour l'apnée du sommeil, a mis de côté 575 millions d'euros (quasiment autant en francs suisses) au premier trimestre pour faire face à des poursuites aux Etats-Unis.

Cette provision a largement contribué à la perte nette de 583 millions d'euros enregistrée par l'entreprise sur les trois premiers mois de 2023.

Dans le même temps, le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de 6% à 4,2 milliards d'euros, le PDG Roy Jakobs se disant "confiant" pour 2023 malgré des "incertitudes", a-t-il annoncé lundi.

Philips a précisé être mis en cause dans "plusieurs actions de groupes et procédures individuelles" aux Etats-Unis à cause de défaillances dans la sécurité de ses appareils.

Philips Respironics a ainsi passé une provision de 575 millions d'euros (635 millions de dollars) "liée aux demandes d'indemnisation au titre du préjudice économique", "une étape importante pour faire face aux litiges liés au rappel", a précisé le groupe.

La société a été mise en difficulté après un rappel massif en 2021 d'appareils respiratoires pour l'apnée du sommeil. Les utilisateurs risquaient d'inhaler ou d'avaler des morceaux de mousse insonorisante toxique pouvant provoquer des irritations et des maux de tête. Le groupe avait alors aussi évoqué un risque "potentiel" de cancers à long terme.

Philips avait ensuite assuré que, selon des tests approfondis, les appareils étaient "dans les limites de sécurité" et avait conseillé aux utilisateurs de consulter leur professionnel de santé pour décider d'un plan d'action.

Dans le rouge en 2022, le groupe avait annoncé la suppression de 10'000 postes au total dans le monde à la suite de ce rappel.

Lundi, Philips a annoncé que 5.400 postes avaient déjà été supprimés, le PDG précisant être conscient "que nous en demandons beaucoup à nos salariés pour s'adapter aux nécessaires changements".

Plus de 95% des nouveaux appareils de remplacement et des kits de réparation pour les appareils défecteux ont été produits et une "large majorité" de ces appareils distribués aux patients, selon le groupe.

"Résoudre les problèmes liés au rappel de Philips Respironics reste la première priorité du groupe", a affirmé le PDG.

Outre des poursuites judiciaires outre-Atlantique, le groupe a été condamné début avril en Italie à accélérer les opérations de rappel et de remplacement de ses appareils défectueux.

afp/buc