À Paris, le CAC 40 a passé une grande partie de l'après-midi en territoire négatif avant de repasser dans le vert en fin de séance pour gagner 0,03% à 3.502,13 points. À Francfort, le Dax a progressé de 0,55% et à Londres, le FTSE a pris 0,22%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 a pris 0,04%.

Les Bourses européennes avaient ouvert en franche hausse après l'accord sur la réduction de la dette grecque, qui devrait permettre le versement d'ici quelques semaines d'une nouvelle tranche d'aide de plus de 40 milliards d'euros qu'attend Athènes depuis des mois, atténuant ainsi le risque d'un éclatement de la zone euro.

Mais l'optimisme né de cet accord arraché au forceps, après douze heures de négociations, a été atténué par un début de polémique en Allemagne autour de la question de savoir si l'accord ouvre la porte à un effacement partiel de dette d'ici quelques années. Le Bundestag doit se prononcer d'ici la fin de la semaine sur le déblocage de l'aide.

Les banques grecques (-9,8%) ont elles lourdement chuté dans la crainte de voir une des mesures de l'accord - celle qui prévoit le rachat par Athènes de titres de dette souveraine auprès d'investisseurs privés avec une forte décote - entamer leur base de capital.

L'indice regroupant les valeurs télécoms européennes (-1,04%) a signé la plus forte baisse sectorielle dans le sillage de Telecom Italia, en recul de 3,23% après que Naguib Sawiris a fait état d'un projet d'augmentation de capital de quelque trois milliards d'euros. A l'issue de cette opération, l'homme d'affaires égyptien deviendrait le premier actionnaire du groupe.

A l'inverse, le titre Rémy-Cointreau (+6,43% à 88,51 euros) a signé l'une des plus fortes hausses de l'indice EuroStoxx 600 après l'annonce par le numéro deux français des spiritueux de résultats semestriels meilleurs que prévu.

Selon Cheuvreux, les actions européennes pourraient connaître un cycle haussier de fin d'année compris entre 3% et 5% en raison d'une entame des discussions sur le "mur budgétaire" américain qui permet d'entrevoir une issue positive et de données macro-économiques, montrant que le pire est passé pour l'économie européenne.

La division banque privée de Société générale écrit dans une note de recherche privilégier les actions européennes par rapport à d'autres places boursières de pays développés, estimant pour sa part que les problèmes économiques de la région sont déjà inscrits dans les cours et que les valeurs européennes ont le potentiel pour surperformer.

Sur le marché obligataire, l'accord sur la Grèce a entraîné une baisse des futures sur Bund allemands, traditionnelle valeur refuge, alors que les coûts d'emprunt à deux ans de l'Italie sont tombés sous le seuil de 2% lors d'une adjudication de dette souveraine, à leur plus bas niveau depuis octobre 2010.

Sur le marché secondaire, le rendement des obligations souveraines espagnoles à 10 ans a reculé après que Madrid a émis plus de bons du Trésor que prévu, à un coût moins élevé que lors d'une précédente adjudication.

Après avoir atteint un plus haut d'un mois face au dollar dans la foulée de l'annonce de l'accord sur la Grèce, l'euro s'est retourné à la baisse contre le billet vert, en raison notamment des inquiétudes exprimées par le président de la Réserve fédérale de Dallas Richard Fisher, un "faucon" notoire, au sujet du programme d'assouplissement quantitatif engagé par la banque centrale américaine.

La bonne tenue du dollar a également poussé les cours du pétrole à la baisse, le Brent de mer du Nord revenant près de 110 dollars le baril.

Tangi Salaün pour le service français, édité par Catherine Monin

Valeurs citées dans l'article : REMY COINTREAU, Telecom Italia S.p.A.