Ampère emploie environ 11 000 personnes, dont un tiers d'ingénieurs, dont l'un des principaux objectifs est de réduire de 40% le coût de fabrication des VE du groupe d'ici 2027, tout en limitant à 10 heures maximum le temps de production d'un véhicule. Si la stratégie s'avère gagnante, le chiffre d'affaires devrait progresser de 30% par an jusqu'en 2030. Le résultat d'exploitation et le flux de trésorerie d'Ampere devraient atteindre le seuil de rentabilité en 2025, selon l'entreprise qui a également prévu une marge de bénéfice d'exploitation à deux chiffres d'ici 2030.

IPO l'année prochaine

A l'appui du projet Renault prévoit de scinder (ce qui a été fait le 1er novembre) et d'introduire Ampere en bourse. Initialement prévue pour cette année, l'opération est décalée au premier semestre 2024. Luca de Meo, PDG de Renault, estime qu'Ampere pourrait atteindre une valorisation de 8 à 10 milliards d'euros. Mais les analystes d'UBS estiment qu'Ampere ne vaut que 3 à 4 milliards d'euros. Certains bureaux d'études doutent de l'intérêt de scinder le groupe en deux. Renault a organisé une journée investisseurs sur Ampere le 15 novembre.

Nissan s'est engagé à investir jusqu'à 600 millions d'euros dans Ampere, et Mitsubishi, également partenaire de l'alliance franco-japonaise, jusqu'à 200 millions d'euros. Le fabricant de puces Qualcomm devrait également investir dans Ampere. En plus de ces accords, Renault a l'intention d'introduire en bourse environ 20% du capital, tout en conservant une participation de 60 à 70 % dans l'entreprise.

Un million de voitures produites en 2031

Ampere possède trois usines dans le nord de la France. Elle achètera les batteries de ses voitures au fabricant sino-japonais AESC Envision et à la start-up française Verkor, qui possèdent tous deux des gigafactories à proximité des usines d'Ampere. Le groupe vise une capacité de production de 400 000 VE, puis de 600 000 en 2026 et 1 000 000 en 2031. Ampere prévoit de proposer six modèles de VE d'ici 2030, dont la Megane E-Tech existante et une version relancée de la R5. Avec sa gamme actuelle, Renault estime être le troisième vendeur de VE en Europe en 2022, derrière Tesla et Volkswagen.