Tokyo (awp/afp) - La consommation des ménages au Japon a chuté en janvier de 6,3%, son plus fort recul depuis trois ans, jetant des doutes sur les perspectives de croissance de l'économie nippone alors que la Banque du Japon devrait prochainement normaliser sa politique monétaire.

Il s'agit du onzième mois consécutif de baisse de cet indicateur, publié vendredi par le ministère japonais des Affaires intérieures. Les économistes du consensus Bloomberg l'attendaient en repli moins prononcé en janvier (-4,1%).

Les dépenses des ménages nippons ont notamment diminué dans les secteurs des transports et télécommunications, et de la culture et du divertissement.

La consommation intérieure au Japon souffre de l'effet combiné de l'inflation et de la faiblesse du yen --accentuée par la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon--, qui fragilise le pouvoir d'achat des ménages.

La BoJ pourrait cependant dès ce mois-ci mettre fin à sa politique de taux négatifs, si elle estime atteint son objectif d'une inflation stable et durable de 2%, avec des hausses de salaires suffisantes pour soutenir la consommation.

Selon des chiffres distincts publiés jeudi par le ministère du Travail, les salaires réels, ajustés de l'inflation, ont de nouveau reculé au Japon en janvier (-0,6%), mais moins que le mois précédent.

Et les salaires nominaux ont eux augmenté de 2%, davantage qu'en décembre.

Les négociations salariales annuelles qui se tiennent chaque printemps au Japon ("shunto") devraient livrer des résultats préliminaires ce mois-ci, la confédération syndicale Rengo réclamant une hausse des salaires de 5% ou plus, après avoir obtenu une augmentation moyenne supérieure à 3,5% en 2023.

Il s'agissait d'une hausse des salaires record depuis 30 ans au Japon, où les salaires ont stagné pendant des décennies en raison d'une croissance économique en panne et d'une tendance déflationniste.

afp/al