Bâle (awp) - Réunis mardi en assemblée générale, les actionnaires de Roche ont accueilli le nouveau directeur général Thomas Schinecker et élu son prédécesseur Severin Schwan au poste de président du conseil d'administration, en remplacement de Christoph Franz, qui tire sa révérence.

Revenant sur son parcours au sein du géant pharmaceutique rhénan, M. Schinecker, jusqu'ici directeur de la division diagnostics, a insisté dans son discours sur le potentiel de la médecine personnalisée. "Je suis convaincu que nous ne sommes qu'au début des possibilités qui s'offrent à nous", a-t-il insisté dans ses remarques introductives.

Ironisant sur les organes de santé qui communiquent encore par fax, le nouveau directeur général a également insisté sur les possibilités offertes par l'intelligence artificielle dans la recherche sur les diagnostiques et les médicaments, soulignant au passage que Roche était la seule entreprise active à la fois dans les médicaments, les diagnostics, les données médicales et la numérisation.

Severin Schwan, qui succède à Christoph Franz au poste de président du conseil d'administration après quinze années en tant que directeur général, a pour sa part souligné la diversification des domaines médicaux dans l'activité de Roche intervenue ces dernières années. Ainsi, l'oncologie représentait encore la moitié des ventes en 2017, mais trois brevets de médicaments clés sont entre temps arrivés à échéance.

Depuis, d'autres domaines ont gagné en importance, notamment l'hémophilie, les maladies du système nerveux central et l'ophtalmologie. A cet égard, M. Schwan a beaucoup insisté sur le potentiel du Vabysmo, un médicament contre l'oedème maculaire, dû à une occlusion veineuse rétinienne, lancé début 2022, troisième vecteur de croissance de Roche.

Christoph Franz tire sa révérence après douze ans au conseil d'administration dont neuf dans le fauteuil de président. Il est brièvement revenu sur l'échec de l'étude de Roche sur la maladie d'Alzheimer et a souligné les succès de deux autres médicaments, le Lunsumio et le Polivy. Le premier traite le lymphome folliculaire récidivant ou réfractaire et le second un cancer du sang particulièrement agressif.

M. Franz a encore abordé la question épineuse de l'accès aux médicaments. "Offrir gratuitement nos médicaments aux pays pauvres n'est pas une solution durable", a-t-il souligné. "L'objectif doit être de mettre en place des systèmes de santé performants", a-t-il ajouté.

Le président sortant a encore évoqué certains partenariats de Roche avec des organisations non gouvernementales, des gouvernements et des organisations de santé locales qui ont donné de bons résultats, notamment en Afrique et en Amérique latine. La situation évolue et s'améliore. "Les choses prennent leur temps, mais elles avancent", a conclu M. Franz.

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