Lausanne (awp) - L'énergéticien Romande Energie a enregistré des résultats en progression dans l'ensemble de ses divisions en 2022, portés notamment par la très forte hausse des prix du marché de l'énergie et l'apport des sociétés associées. Face à la crise climatique et énergétique, la direction entend mener à bien son plan d'investissement de 1,4 milliard de francs suisses d'ici 2026.  

De janvier à décembre, le chiffre d'affaires du groupe morgien a augmenté de 21% à 742,36 millions de francs suisses, rapporte un communiqué paru mercredi et qui détaille un contexte extrêmement volatile passant de la guerre en Ukraine, à l'explosion des prix du gaz et de l'électricité jusqu'aux aléas météorologiques.  

Par divisions, Solutions Energie a enregistré un chiffre d'affaires de 376 millions, soit 39% de plus. La division Réseaux en hausse de 11% atteint les 267 millions. Romande Energie Services se stabilise à plus de 144 millions (+2%). "La diversification du modèle d'affaires a porté ses fruits et l'avenir tient aux investissements qu'il va falloir faire", a estimé le directeur général Christian Petit.   Fin décembre, l'énergéticien employait 1253 personnes, soit 78 collaborateurs de plus sur un an. Près de 179 millions de francs suisses ont été consacrés à des investissements de croissance. La marge brute est affichée à 8% contre 9% en 2021. Le résultat d'exploitation (Ebit) a augmenté de 12% à 59,5 millions, a étayé le directeur financier Nicolas Conne en conférence de presse.

Le bénéfice net s'est affiché à 54,13 millions de francs suisses, contre 34,8 millions il y a un an. Au premier semestre, le groupe affichait encore une perte de 46 millions. Ce retournement de situation s'explique par l'apport de EOS Holding à hauteur de 4 millions. Romande Energie détient une part de 29,7% dans EOS qui détient elle-même près d'un tiers d'Alpiq. Alors que ce dernier avait essuyé une perte de 600 millions de francs suisses à la fin du premier semestre, il a terminé l'année sur un bénéfice de 111 millions.  

Les résultats de l'énergéticien dépassent les prévisions du consensus AWP dont les deux analystes tablaient sur un chiffre d'affaires à 697 millions et 728,3 millions ainsi que sur un Ebit à 57,2 et 58,5 millions.  

Fractionner l'action pour un titre plus liquide

Le conseil d'administration pourra proposer à ses actionnaires un dividende inchangé à 36 francs suisses. La proposition d'un fractionnement de l'action lors de l'assemblée générale prévue le 16 mai est évoquée dans un communiqué, ce qui fera passer le nombre de titres de 1,14 million à 28,5 millions. L'objectif est d'améliorer la liquidité et l'attractivité du titre, justifie le directeur financier du groupe.

Au chapitre des prévisions, difficile pour la direction d'être précise tant la situation est unique. "L'objectif est de conserver des résultats stables, mais il existe plusieurs composantes comme les taxes par exemple sur lesquels nous n'avons aucune marche de manoeuvre", a expliqué M. Conne. En août dernier, la société avait annoncé une hausse de ses tarifs pour l'exercice en cours. "Les prix sont fixés près de quatre ans à l'avance. Le risque de variabilité réside dans l'achat à court terme. Romande Energie est un petit producteur par rapport à ce qu'il redistribue."

Pour 2023, hors effets exceptionnels, l'entreprise table sur des recettes et un Ebit en hausse avec des prix plus élevés, sans apporter plus de précisions. "L'équation électrique suisse est difficile à résoudre, car la consommation va augmenter de 50% d'ici à 2050, soit de 60 à 90 TWh", a souligné le directeur financier. 

"Augmenter l'offre et faire baisser la demande en renforçant notre production propre en la multipliant par 1,5 et en faisant preuve d'efficience énergétique ouvre un champ d'innovation large", prévoit M. Petit qui souligne une augmentation des prix mesurée en janvier 2023 pour les clients au marché régulé.

A 14h30, la nominative Romande Energie progressait de 5,6% à 1220 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,04%.  

ib/ol/al