Zurich (awp) - L'énergéticien Romande Energie a vu sa rentabilité grandement s'améliorer au cours du premier semestre grâce aux augmentations de tarifs d'électricité. La marge opérationnelle (Ebit) a doublé, pour atteindre 15%, contre 7% un an plus tôt. La direction explique cette hausse exceptionnelle par un effet rattrappage.

Le résultat opérationnel (Ebit) a bondi à 71,9 millions de francs suisses, après 24,2 millions un an plus tôt. La forte progression compense les faibles rendements au cours des deux années précédentes, au cours desquelles les augmentations des prix de l'énergie n'avaient pas été répercutées sur les clients, précise le communiqué. Une vente immobilière a également fait gonfler l'Ebit, ajusté de cet effet, il atteint 62 millions.

Le bénéfice net est ressorti à 140,8 millions, après une perte de 46,1 millions un an plus tôt. La contribution d'Alpiq s'est élevée à 81 millions, après une perte de 69 millions un an plus tôt. Romande Energie détient 29,71% d'EOS Holding, qui elle-même détient 33,33% d'Alpiq et 100% d'EOS NER, ce dernier segment étant actif dans les énergies renouvelables.

Les revenus ont crû de 40% à 486,9 millions, portés par les trois divisions et la hausse des tarifs, qui tient compte des coûts d'approvisionnement plus élevés et de la reprise de la réserve de couverture énergie.

Les charges de personnel ont progressé de 11% à 79,0 millions, les effectifs ont en effet progressé de 8% à 1300 collaborateurs. Les autres charges d'exploitation ont enflé de 2% à 31,6 millions. En outre, des investissements de 85 millions ont été réalisés au premier semestre.

Des corrections ont été apportées aux comptes à fin décembre 2022, après une erreur de comptage liée à une mauvaise configuration d'un transformateur. Le résultat net du groupe retraité pour l'exercice 2022 s'élève ainsi à 41 millions, au lieu de 54 millions.

"Nos résultats incorporent un effet de rattrapage mécanique de la hausse explosive des prix de l'énergie subie en 2021 et 2022, nos tarifs n'ayant pu être adaptés qu'au 1er janvier 2023 pour des raisons régulatoires", a expliqué à AWP le directeur général Christophe Petit.

Confiant pour 2026

"La flambée des prix date de l'été 2021, soit avant la guerre en Ukraine. Au déclenchement de celle-ci en février 2022, les prix ont explosé. A cela s'est ajouté la sécheresse quelques mois plus tard. Cela a fortement renchéri nos achats et la marge en a été détériorée, passant dans le négatif," détaille M. Petit.

Concernant la contribution d'Alpiq, "les résultats ont été spectaculaires et pourraient influencer nos résultats à l'avenir," souligne le dirigeant. "La société commence à profiter des tarifs plus élevés ou encore de l'amélioration financière des fonds de prévus pour le démantèlement du nucléaire."

La priorité du groupe est de poursuivre son programme d'investissement 2021-2026 afin d'accroître la production d'énergie renouvelable, accélérer la transition énergétique en Suisse et sécuriser l'approvisionnement énergétique indigène. "A ce jour, nous avons investi 85 millions de francs suisses dans de nouveaux projets, avec un Ebit à 72 millions" a assuré M. Petit. Le budget de ce plan d'investissement se monte à 1,4 milliard de francs suisses.

Les prévisions pour l'ensemble de l'année ont été confirmées, les recettes et l'Ebit sont attendus en hausse. "Pour 2024, nous nous attendons à un retour à la normale de la rentabilité après une période exceptionnelle, si les prix restent stables et s'il n'y a pas de nouvelle sécheresse. Concernant la pluviométrie en 2023, elle est meilleure par rapport à 2022, mais inférieure à la moyenne sur les dix dernières années. Nous devrons compléter par des achats," souligne le directeur général.

A 11h50, la nominative Romande Energie reculait de 1,1% à 53,00 francs suisses.

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