Royal Dutch Shell gagne 1,8% à 1 670,5 pence à Londres. A Amsterdam, la hausse atteint également 1,8% à 19,64 euros. Le géant pétrolier anglo-néerlandais, sous pression depuis plusieurs semaines du fonds activiste Third Point, de l'activiste Daniel Loeb, fait sa révolution. Il abandonne les Pays-Bas au profit du Royaume-Uni afin de "gagner en compétitivité". Concrètement, le groupe va proposer lors de son assemblée générale du 10 décembre, de transférer sa résidence fiscale au Royaume-Uni. Il entend par ailleurs raccourcir son nom en Shell Plc.

Depuis la fusion complète entre Royal Dutch et Shell, en 2005, la major était basée à Londres avec une résidence fiscale à La Haye. Elle avait également adopté une structure d'actions double A/B.

Royal Dutch Shell a également prévu une structure à action unique, qui lui permettra "d'organiser plus de rachats d'actions".

Les observateurs expliquent que cette décision pourrait également être liée à l'obligation, pour Shell, de se soumettre aux contraintes de la transition énergétique et d'atteindre la neutralité carbone. 

Fin mai en effet, la justice néerlandaise a obligé le groupe à réduire plus rapidement que prévu ses émissions. Si Shell a fait appel, la société doit se conformer à l'arrêt pris en première instance.

Ce déménagement s'explique enfin par des projets de taxation. Les Pays-Bas ont envisagé un temps un projet visant à taxer les bénéfices de groupes échappant à l'impôt, même si leur siège principal est établi dans le pays. Ce projet a été abandonné, mais les multinationales sont depuis lors méfiantes.

Ainsi, le géant de la grande consommation Unilever, qui était également basé au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, s'est fixé uniquement en territoire britannique en 2020.