Obernai (awp/afp) - Le Premier ministre Jean Castex, regrettant qu'il n'ait pu y avoir de vaccin contre le Covid-19 produit en France, va annoncer le mois prochain "un plan massif de réinvestissement de Sanofi en France", a-t-il indiqué vendredi lors d'une rencontre avec des soignants à Obernai (Bas-Rhin).

"On a tous sous-investi dans la santé depuis 40 ans. (...) La question est de savoir si ceux qui sont en responsabilité aujourd'hui, comme c'est mon cas, prennent les décisions qu'il faut", a déclaré M. Castex à l'occasion d'une conversation impromptue avec deux chefs de service du nouvel hôpital d'Obernai.

"Tous les Français, en Alsace comme ailleurs, ont été comme moi traumatisés par cette affaire: c'est l'abaissement des moyens depuis 30 ans sur l'innovation dans la recherche en santé qui a abouti à ce qu'on ne fasse pas de vaccin français... ça, ce n'est plus possible ! Il faut réinvestir massivement", a-t-il poursuivi.

"J'annoncerai dans la deuxième quinzaine de février un plan massif de réinvestissement de Sanofi en France, parce qu'il faut repartir de l'avant. On va créer une Agence de l'innovation en santé. Il faut réimplanter en France la fabrication, comme on l'a fait avec le paracétamol. C'est aussi une question de souveraineté", a-t-il poursuivi, sans donner de détail supplémentaire.

Après avoir inauguré dans la matinée à Strasbourg l'Institut national du service public (INSP), successeur de l'ENA, Jean Castex en a fait autant pour l'extension du France Services de la petite commune de Truchtersheim, en banlieue de Strasbourg. Le Premier ministre a habité durant plusieurs années tout près de là, à Kuttolsheim, au début des années 2000 et il a conservé de nombreuses attaches dans la région.

Il a ensuite souhaité aller rencontrer des soignants à l'hôpital d'Obernai, une visite non prévue initialement.

Là, il a discuté avec plusieurs chefs de service et des délégués syndicaux, qui lui ont fait part de leur épuisement et ont dressé un état des lieux de la situation dans l'établissement.

M. Castex a achevé sa journée alsacienne par une visite au centre de vaccination tout proche, quasi désert vendredi en début d'après-midi, où il a échangé avec les bénévoles, infirmières et les quelques personnes venues se faire vacciner.

afp/al