(Actualisation: précisions sur l'accord avec Alnylam, contexte)

Le géant pharmaceutique Sanofi (>> SANOFI) a annoncé lundi un accord en vue du rachat de 12% de la société biopharmaceutique américaine Alnylam (>> Alnylam Pharmaceuticals, Inc.) par sa filiale Genzyme pour un montant de 700 millions de dollars. Cette acquisition vise à accroître son portefeuille de traitements commercialisables.

Genzyme paiera environ 80 dollars par action Alnylam, ce qui représente une prime de 27% par rapport au cours moyen de l'action Alnylam durant les 30 derniers jours, ont indiqué les trois sociétés dans un communiqué commun. L'action Alnylam a clôturé vendredi à 66,21 dollars.

Les deux groupes vont par ailleurs élargir leur accord stratégique pour développer et commercialiser des traitements de maladies génétiques rares.

Besoin de développer de nouveaux traitements

Sanofi a été sensiblement pénalisé au cours des dernières années par l'expiration de brevets sur certains de ses médicaments-phares, et peine à développer de nouveaux traitements innovants.

Depuis son arrivée à la tête du groupe en décembre 2008, le directeur général, Christopher Viehbacher, s'est engagé à relancer la croissance en orientant Sanofi vers de nouveaux segments d'activité comme la santé grand public, la santé animale et les biotechnologies. Il appartient maintenant à Sanofi de prouver qu'il est en mesure de relancer sa croissance et que sa stratégie est payante.

Le rejet, le mois dernier, par les régulateurs américains de son nouveau traitement de la sclérose en plaques, Lemtrada, qui avait été l'un des principaux motifs de l'acquisition de Genzyme en 2011 pour 20 milliards de dollars, a également renforcé la nécessité pour le groupe français de renouveler son portefeuille de nouveaux médicaments.

Sanofi a déclaré qu'il ferait appel de la décision des régulateurs américains.

Droit de commercialisation des produits d'Alnylam

L'accord conclu avec Alnylam devrait toutefois permettre à Sanofi de renforcer ses activités de recherche.

Genzyme va ainsi obtenir les droits de commercialisation mondiaux de plusieurs produits développés par Alnylam. Les deux groupes "co-développeront et co-commercialiseront l'ALN-TTRsc, un produit actuellement en phase 2 de développement pour le traitement de la cardiomyopathie amyloïde familiale, en Amérique du Nord et en Europe occidentale, tandis que Genzyme commercialisera ce produit dans le reste du monde", ont-ils indiqué dans leur communiqué.

"Genzyme détiendra les droits de deux produits supplémentaires une fois achevés les tests cliniques au stade précoce et aura la possibilité d'opter soit pour des droits pour la totalité du monde, soit pour des droits de cocommercialisation, en fonction du produit", ont-il ajouté.

En outre, "Genzyme bénéficiera d'une option jusqu'en 2020, avec possibilité d'extension jusqu'à la fin de 2021, pour développer et commercialiser en dehors de l'Amérique du Nord et de l'Europe occidentale l'ensemble des produits développés dans le traitement des maladies génétiques rares issus du portefeuille d'Alnylam".

Enfin, Genzyme "va obtenir des droits étendus sur le patisiran", un médicament d'Alnylam en phase III de développement pour le traitement de la polyneuropathie amyloïde familiale liée à la transthyrétine, une maladie rare et mortelle qui provoque des lésions du système nerveux.

En 2012, Genzyme et Alnylam avaient déjà conclu une alliance exclusive pour développer et commercialiser le le patisiran au Japon et en Asie-Pacifique. Dans le cadre du nouvel accord, Genzyme pourrait commercialiser le patisiran partout dans le monde, à l'exception de l'Amérique du Nord et de l'Europe occidentale.

-Noemie Bisserbe et Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires

(Version française Emilie Palvadeau)

Valeurs citées dans l'article : SANOFI, Alnylam Pharmaceuticals, Inc.