Paris (awp/afp) - Le spécialiste français des équipements électriques Schneider Electric a annoncé mardi qu'il allait prendre le contrôle de l'éditeur britannique de logiciels Aveva, après deux tentatives de rachat qui avaient échoué.

Le groupe français va racheter 60% du britannique, une participation valorisée 1,7 milliard de livres sterling (1,8 milliard d'euros).

Schneider Electric, qui avait déjà tenté en 2015 et 2016 de prendre le contrôle d'Aveva, va apporter ses activités logiciels (Schneider Electric Software) au sein du nouveau groupe et verser 550 millions de livres à Aveva (858 pence par action).

Les actionnaires d'Aveva recevront en outre 156 pence par action à la clôture de l'opération, tirés de la trésorerie du groupe, soit 100 millions de livres.

L'opération a été saluée par les investisseurs, Aveva bondissant de plus de 24% à 2.383 pence tandis que le titre Schneider Electric prenait 0,60% à 69,30 euros, dans un marché en petite hausse de 0,26%, vers 10H15 (08H15 GMT).

Ce rapprochement "entre Aveva et les activités de logiciels industriels de Schneider Electric crée ainsi un leader mondial dans le secteur des logiciels industriels et d'ingénierie", a relevé Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric, dans le communiqué.

Les deux groupes vantent en particulier la force du nouvel ensemble dans les logiciels de gestion de gazoducs et d'oléoducs.

A travers cette opération, Aveva pourra "accroitre sa présence géographique sur le marché nord-américain, en ligne avec nos objectifs stratégiques", s'est félicité de son côté le président du conseil d'administration d'Aveva Philip Aiken, également cité dans le communiqué.

Le nouveau groupe représente un chiffre d'affaires combiné d'environ 657 millions de livres sterling. Le processus de recrutement d'un nouveau directeur général d'Aveva a été lancé, l'actuel titulaire du poste James Kidd étant appelé à devenir directeur général adjoint et directeur financier.

-Tentatives avortées-

A la clôture de l'opération, la nouvelle entité sera consolidée au sein de la division "Industry" de Schneider Electric. Elle aura un effet positif sur la marge opérationnelle du groupe, a précisé le communiqué.

L'opération, qui doit être bouclée d'ici à la fin de l'année, doit encore être soumise à des autorisations réglementaires. La nouvelle société continuera à être cotée à la Bourse de Londres et son siège restera basé à Cambridge, au Royaume-Uni.

Si les deux partenaires se félicitent de cette nouvelle alliance, leur rapprochement s'est révélé assez laborieux. En 2015 déjà, le groupe français avait soumis au britannique une première offre, mais faute d'accord, les sociétés avaient mis un terme aux discussions.

Schneider Electric était revenu à la charge un an plus tard. Là encore, les négociations s'étaient soldées par un nouvel échec, Aveva ayant interrompu les discussions sans donner d'explications.

En mettant enfin la main sur Aveva, Schneider réalise sa deuxième grosse acquisition d'importance en quelques mois après celle d'Asco Power Technologies aux Etats-Unis, un spécialiste de la gestion de l'alimentation électrique pour les bâtiments critiques, annoncée en juillet pour 1,07 milliard d'euros.

Schneider Software rassemble surtout les activités logicielles du britannique Invensys, acquis par Schneider fin 2013 et spécialisé dans les automatismes et les logiciels industriels.

Schneider a publié au premier semestre un bénéfice net en hausse de 18% à 958 millions d'euros, supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 914 millions d'euros. Il a confirmé que 2017 s'annonçait meilleure que prévu, relevant son objectif de croissance du chiffre d'affaires.

afp/rp