SCOR en baisse : Covéa s'intéresse à un autre réassureur, PartnerRe
Le 10 février 2020 à 16:45
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Scor (-2,35% à 36,64 euros) affiche l’une des plus fortes baisses de l’indice SBF 120. Exor, la holding financière de la famille Agnelli, a confirmé dimanche avoir entamé des discussions exclusives avec Covéa concernant une éventuelle acquisition en numéraire par ce dernier de PartnerRe. L’information avait auparavant fait l’objet d’articles dans le Journal du Dimanche et le Wall Street Journal.
Le groupe d'assurances mutualiste français, qui rassemble GMF, MAAF et MMA, est le premier actionnaire de Scor avec 8% du capital, qu'il a tenté sans succès de racheter en 2018. L'affrontement entre les deux groupes avait pris un tour acrimonieux et celui-ci se poursuit toujours en justice. Une tentative de règlement de leurs différents sous la houlette de l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution a en effet échoué en juin 2009.
L'annonce de dimanche réduit la dimension spéculative du dossier Scor car elle rend encore moins probable une nouvelle tentative de Covéa pour se rapprocher du réassureur.
Pour racheter PartnerRe, Covéa devrait débourser environ 9 milliards de dollars, a affirmé une source proche du dossier au Wall Street Journal. Aucun détail sur le financement de la transaction n'a filtré, mais Covéa dispose des moyens de ses ambitions puisqu'il dispose de 10 milliards d'euros en cash.
D'un point de vue stratégique, Covéa souhaite racheter PartnerRe pour les mêmes raisons qu'il souhaitait s'emparer de Scor. Cette acquisition lui permettrait de se diversifier en réduisant sa dépendance à l'assurance dommages en France et en se renforçant dans le secteur rentable de la réassurance et à l'international.
"Les discussions avec Covea sont en cours et il n'y a aucune certitude qu'elles déboucheront sur une transaction", a indiqué Exor. La holding de la famille Agnelli a ajouté qu'elle s'abstiendrait de tout autre commentaire jusqu'à ce que le résultat final des discussions soit connu.
Scor SE est le 1er réassureur français. Les primes émises brutes par activité se répartissent comme suit :
- réassurance vie et santé (51,2%) ;
- réassurance non vie (48,8%) : réassurances dommages (couverture des dommages aux biens industriels et commerciaux, aux véhicules, aux navires, aux marchandises stockées ou transportées, couverture des pertes causées par des incendies, et couverture de responsabilité civile) et de spécialités (couverture des risques dans les domaines de l'agriculture, de l'aviation, de la construction et de crédit-caution).
La répartition géographique des primes émises brutes est la suivante : France (17%), Europe (44,7%), Extrême Orient (18,8%), Amérique du Nord (7,4%), Amérique du Sud (2,2%), Afrique (0,7%) et autres (9,2%).